RUGBY. Démission de Bernard Laporte : "on ne fait pas un putsch, on suit les règles" déclare le président de la ligue Occitanie

Folle journée pour le rugby français après la démission de Bernard Laporte de la présidence de la FFR. Le comité directeur de la FFR se retrouve dans la tourmente. Mais Alain Doucet, président de la ligue de rugby d'Occitanie, veut calmer le jeu. Interview.

Bernard Laporte a démissionné de son poste de président de la Fédération française de rugby ce vendredi 27 janvier 2013. Une annonce faite alors que le comité directeur de la FFR était réuni à Marcoussis dans l'Essonne. Ensuite, les choses s'enchaînent. Les membres de l'opposition démissionnent à leur tour. Puis, le président de la Ligue nationale de rugby, René Bouscatel, et le président du Stade Toulousain, Didier Lacroix, suivent le mouvement.

Alain Doucet a accepté de répondre à nos questions. Le vice-président de la FFR et président de la Ligue de rugby d'Occitanie veut calmer le jeu. Et défend le comité directeur.

"Assumer la continuité de la vie fédérale"

"Nous avons pris note de la démission de Bernard Laporte, mais je considère que le comité directeur doit assumer la continuité de la vie fédérale, de ses 70.000 joueurs en Occitanie. Il y aura une élection en juin, mais parmi les membre du comité directeur."

L'organisation de la prochaine Coupe du monde et de l'image de la France ont souvent été évoquées lors de cette crise qui secoue la FFR. "On tient énormément au rugby world cup, nous travaillons beaucoup pour ça, estime Alain Doucet. Mais le rugby français ne se résume pas à cet évènement. On a 1.900 clubs en France qui méritent notre considération. S’il n’y a plus de comité directeur comment vont-ils gérer le rugby au quotidien ?", s'interroge le vice-président de la Fédération française de rugby.

La vie de la Fédération se fait avec des règles et des lois. On ne fait pas un putsch, on suit ces règles. Si un maire démissionne, est-ce que tout le conseil municipal doit démissionner ?

Alain Doucet

interview réalisée par Benoit Roux, vendredi 27 janvier 2023

L'ombre d'Amélie Oudéa-Castera plane

Interrogé sur l'intervention de la ministre des Sports, le président de la ligue de rugby d'Occitanie répond que ce n'est pas à lui de juger "ses propos et son attitude". "Elle est responsable de ce qu’elle a dit et fait, mais son intervention a perturbé beaucoup de gens dans le milieu du rugby."

Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, s'est engagée à "faire le ménage" dans les plus hautes institutions sportives françaises plongées au cœur de diverses affaires judiciaires. D'abord au sein de la Fédération française de football, empêtrée dans l'affaire Noël Le Graët, ensuite à la FFR. Des prises de positions fermes qui ont "braqué des gens contre elle", assure Alain Doucet. "On peut dire que le monde du rugby connait une certaine perte de confiance en sa ministre des sports, qui est peut être allée un peu loin dans ses propos."

Mais il l'affirme : la décision de se séparer de Bernard Laporte était prise avant son intervention. "Elle a cherché à nous prouver que son raisonnement était le bon, si elle le croit, pourquoi pas, mais nous avons la liberté de fonctionner selon nos statuts."

Faire la distinction "entre l'homme et le dirigeant"

La très récente éviction de Bernard Laporte a aussi fait émerger la question du départ du reste de l'équipe dirigeante. Florian Grill, opposant notoire à Bernard Laporte, et chef de file d'Ovale Ensemble, appelle par exemple à la tenue rapide d'élections au sein de la FFR. Objectif : élire une toute nouvelle équipe dirigeante à la tête de la fédération.

Cette position ne plaît pas à Alain Doucet, qui revendique sa légitimité. "On ne fait pas de putsch, comme dit Monsieur Grill, on est élus, on est en place. Monsieur Grill a les moyens de nous faire partir, qu’il les utilise. Ce n’est pas ce référendum qui nous fera partir. On n’est pas des terroristes, on fera ce qu’on nous demande mais on ne va pas se coucher devant un référendum. Pourquoi partirait-on juste sur la demande de Monsieur Grill ?".

Au-delà du rugby, Alain Doucet et Bernard Laporte ont fait leurs armes ensemble à la fédération. "Moi j’ai combattu Bernard Laporte en 2016 aux élections fédérales. Idem aux élections de 2020, où je me suis présenté sur la liste de Bernard Laporte parce que je suis passionné de rugby, mes intérêts personnels importent peu. Je fais la distinction entre l’homme et le dirigeant de rugby. Il y a une justice, Bernard Laporte a fait appel, donc je respecte la présomption d’innocence. Il a été un excellent président de fédération. Le référendum qu’on a eu hier, on le doit à Bernard Laporte il ne faut pas l’oublier."

L'actualité "Sport" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Occitanie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité