Non retenue pour la Coupe du monde 2017, elle peut, sept mois plus tard, réaliser le Grand Chelem en tant que capitaine du XV de France: ascension fulgurante que celle de la Toulousaine Gaëlle Hermet, qui guidera les Bleues vendredi (19h00) face au pays de Galles à Colwyn Bay.
C'est dans cette station balnéaire du nord de la principauté que la France peut remporter son 5ème Grand Chelem après 2002, 2004, 2005 et 2014.
Ce serait bien évidemment le premier pour la Toulousaine, âgée de 21 ans et qui a pris depuis les tests d'automne la relève de l'historique Gaëlle Mignot, partie tenter l'aventure dans le championnat anglais et désormais en retrait de la sélection.
"Je ne m'attendais pas du tout à avoir ce brassard-là. J'ai des joueuses qui m'épaulent énormément sur ce nouveau rôle", a expliqué la troisième ligne aile mardi à Marcoussis.
En quelques matches, la Tarnaise d'origine a su convaincre Annick Hayraud, qui l'a reconduite pour le Tournoi : "Elle avait été capitaine avec les moins de 20 ans, elle l'est en club. Plus ça ira, plus elle sera à l'aise dans ce rôle."
Le pari est audacieux car Hayraud et son duo d'entraîneurs, Samuel Cherouk et Olivier Lièvremont, n'avaient pas retenu Gaëlle Hermet pour la Coupe du monde en août dernier en Irlande, achevée sur une 3ème place.
"J'étais déçue mais ce qui compte, c'est le groupe en soi. J'ai continué à travailler, je me suis remise en question", a commenté Gaëlle Hermet sans s'étaler sur le sujet.
"Elle n'était pas loin", a expliqué Hayraud. "On avait eu pas mal de discussions mais la troisième ligne est fournie, on a de bonnes joueuses, ce n'était pas évident. On a fait ce choix-là, ce qui n'empêche pas qu'on savait qu'elle arrivait, qu'elle poussait très fort derrière, et qu'elle est jeune et déterminée."
Record de spectateurs
Hermet a sauté dans le wagon de ce nouveau cycle. "Quand on finit une Coupe du monde, il y a une revue d'effectif. Il faut déjà se projeter sur la prochaine et former les joueuses", anticipe Hayraud.Les Bleues, remaniées et rajeunies - 24 ans de moyenne d'âge -, sans plusieurs joueuses à VII qui préparent leur Coupe du monde en juillet à San Francisco - dont la deuxième ligne Lénaïg Corson, actuellement blessée -, n'ont fait qu'une bouchée de l'Irlande (24-0), l'Ecosse (26-3) et l'Italie (57-0), avant de vaincre l'ogre anglais samedi (18-17) devant 17.000 Grenoblois comblés au Stade des Alpes, record pour un match du Tournoi féminin.
"Elles n'ont jamais douté et ont vraiment franchi un palier", se félicite Hayraud.
Et ce sans Corson, aux courses décisives en Irlande, et avec une Romane Ménager en baisse de régime cette saison, selon la manager. La flanker lilloise débutera d'ailleurs sur le banc, tout comme sa jumelle Marine.
Safi N'Diaye, nommée comme Romane Ménager parmi les cinq meilleures joueuses de l'année, est elle descendue en deuxième ligne, pour laisser place à la nouvelle génération un cran plus haut.
La vice-capitaine, internationale depuis 2012, est bien placée pour rappeler que les Galloises avaient privé les Bleues du Grand Chelem en 2016. "Nous avons perdu des matches chez des nations qui nous étaient inférieures. Il faut rester concentrées sur nous-mêmes", a averti N'Diaye. La nouvelle vague est prévenue.
Le XV de départ : Trémoulière - Boujard, Neisen, Le Pesq, Banet - (o) Drouin, (m) Bourdon - Ferer, Hermet (cap.), Mayans - Forlani, N'Diaye - Duval, Sochat, Arricastre
Remplaçantes: Soloch, C. Thomas, Carricaburu, Lecat, R. Ménager, Rivoalen, Boudaud, M. Ménager