L’association Nature en Occitanie propose aux propriétaires de jardin d’installer des passages à hérissons. Un moyen d’aider à la survie de cette espèce en danger.
Avec le retour du printemps, les hérissons sortent peu à peu de leur hivernation. Mais l’espèce est protégée, le nombre d’individus ne cesse de baisser. Son principal danger, les routes sur lesquelles bon nombre d’entre eux finissent leur vie.
Connecter les jardins pour éviter les routes
Cécile Fougas vit dans une maison avec jardin à Toulouse (Haute-Garonne). Un havre de paix, visité depuis quelques semaines par un voyageur nocturne.
Le mammifère peut parcourir plusieurs kilomètres pour trouver sa nourriture et se reproduire. Mais avec l’urbanisation et des terrains de plus en plus hermétiques, les chemins du hérisson ressemblent aujourd’hui à de vrais parcours du combattant.
Pour leur faciliter la vie, Cécile Fougas a installé des passages à hérissons : de petites structures en bois créant un tunnel dans les grillages. “Devant chez nous, on a eu l’occasion de voir des hérissons écrasés, ça fait mal au coeur”, déplore-t-elle.
“Alors, quand un de mes voisins m’a parlé de ce projet, j’ai tout de suite répondu favorablement. Je suis très satisfaite de voir le passage aussi rapidement utilisé”
Une utilisation confirmée par un piège photo. Aujourd’hui, 7 jardins d’un même îlot sont inter-connectés. Et 4 nouveaux passages devraient prochainement être installés dans le voisinage.
Préserver la biodiversité
Outre les voitures, le hérisson souffre aussi beaucoup des pesticides et du réchauffement climatique.
Lancé en novembre dernier par Nature en Occitanie, le projet a déjà permis d’installer une trentaine de passages. L’association espère doubler ce nombre en 2023. “En plus d’éviter les risques de collision, ça leur permet d’économiser de l’énergie car ils ont ainsi moins de trajet à faire”, précise Nathalie Penella, Bénévole à Nature en Occitanie.
La bénévole conseille également de ne pas tondre entièrement son jardin. Laisser pousser la flore sauvage permet l’apparition de nombreux insectes, la source d’alimentation du petit mammifère. “C’est important de lui aménager des passages mais aussi, un habitat qui va favoriser le hérisson à l’endroit où il passe”, insiste Boris Presseq, botaniste et bénévole à Nature en Occitanie. “Ca va être des herbes hautes, des tas de branchages pour qu’il y recherche ses proies, et tout ça participe à la biodiversité dans nos jardins”
Si cet animal n’est pas mieux protégé, les scientifiques estiment qu’ils pourraient disparaître à l’horizon 2025.
(Avec Régis Guillon)