Sigfox : en attendant une validation de Bercy, le candidat favori à la reprise se dit optimiste

La direction de la start-up Sigfox basée à Labège (Haute-Garonne) a convoqué les salariés ce 14 avril pour les informer du report de la décision du tribunal de commerce de Toulouse. Il devait se prononcer sur le choix du repreneur. Il faudra attendre le 21 avril.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A 14h, la direction de la start-up Sigfox spécialisée dans l'internet des objets a convoqué l'ensemble des salariés. "Ils nous ont confirmé le bruit qui courait depuis plusieurs heures, à savoir le report de la décision au 21 avril", affirme Antoine Maier, représentant des salariés et élu au CSE. 

Les 192 salariés toujours dans l'attente

Né en 2010 à Labège tout près de Toulouse, Sigfox est l'un des premiers fournisseurs mondiaux de service de communication entre objets connectés (IoT). Grâce à son réseau « 0G » à bas coût et basse consommation, il couvre aujourd'hui 75 pays.

Mais le Covid est passé par là et le marché des objets connectés a aussi pris du retard. En septembre 2020, la start-up a été contrainte de lancer un Plan de Sauvegarde de l'Emploi. 47 emplois ont été supprimés. Mais les dettes (150M €) se sont accumulées et le 26 janvier 2022, à sa demande, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire.

Le report de la décision du tribunal de commerce toulousain laisse donc les salariés de la boîte en attente d'une décision. "Il n'y a pas eu de licenciement, tout le monde continue de travailler, déclare Antoine Maier. L'activité au global continue, mais la motivation s'amenuise. L'attente commence à être longue. Nous n'avons pas encore la décision du tribunal sur les causes de ce report. Il faudra voir si c'est un simple sursis pour que les repreneurs travaillent leur offre ou si c'est une autre chose." 

Direction, salariés et CSE souhaitent la reprise de Sigfox par Unabiz

De 9 au départ, les dossiers des repreneurs se réduisent à 4 aujourd'hui : 2 qui reprendraient les 2 entités de Sigfox (la maison mère avec 175 salariés et Sigfox France qui en compte 17), et 2 dossiers qui garderaient une seule structure.

Parmi les 2 premiers reprenant les 2 entités, figurent la société Unabiz dirigée par un ancien de Sigfox et Oteis, groupe français spécialisé dans le conseil et l'ingénierie bâtiment, eau et infrastructures.

L'offre d'Unabiz fait l'unanimité. Basé à Singapour, cet opérateur créé et dirigé par 2 entrepreneurs français dont un ancien salarié de Sigfox (Henri Bong) séduit tout le monde : le CSE, les salariés et la direction. Alors pourquoi ne pas le choisir ? Petit problème et non des moindres : c'est une société étrangère. À ce titre, le ministère de l'Économie doit lui délivrer l'autorisation IEF : Investissements Etrangers en France. Bercy hésite dans un contexte d'élection présidentielle. Officieusement, le ministère a bien compris la cohérence et l'intérêt du repreneur; mais comme il est basé à l'étranger...

Informé des tergiversations et du fait que sans l'autorisation de Bercy le tribunal de commerce hésiterait à se prononcer, le PDG d'Unabiz a écrit hier au candidat-président Emmanuel Macron. 

Lettre Macron Unabiz by France 3 Tarn on Scribd

"Nous avons été entendus et nous sommes optimistes", déclare le PDG d'Unabiz

Henri Bong, le PDG d'Unabiz se dit heureux et satisfait de la décision du tribunal de commerce. "Nous avions demandé une extension et nous avons été entendus. Hier soir avec nos avocats, nous avons demandé une extension, un report de la décision aux administrateurs judiciaires et au tribunal, le temps d'obtenir le fameux document. La justice nous entend et cela veut dire que notre dossier est sérieux et solide."

Henri Bong connaît très bien Sigfox. Il a été le premier employé de la start-up en Asie en 2014 en ouvrant le premier bureau à Singapour. D'ailleurs sa société est certes immatriculée à Singapour, mais Henri Bong est prêt à trouver des solutions pour obtenir le document nécessaire de Bercy. "On fera tout pour discuter avec eux. Nous sommes une entreprise sous droit français. La preuve ? A Tokyo nous avons obtenu le marché pour l'équivalent du compteur Linky pour le gaz. A Singapour, nous étions en finale pour obtenir le marché du Linky de l'eau et Singapour a refusé notre dossier car nous étions une entreprise française ! C'est un comble. De toute façon, nous avons immatriculé Unabiz SAS à Toulouse il y a 2 jours et nous pouvons faire la même chose avec la maison mère de Singapour. Si ça permet d'obtenir le fameux document qu'il nous manque..."

Le choix d'Unabiz ou d'un autre repreneur de Sigfox est donc en stand-by. La décision du tribunal de commerce interviendra le jeudi 21 avril, le lendemain du débat télévisé entre les 2 finalistes de la présidentielle. En 2017 déjà, les dossiers SFR et Alstom s'étaient invités dans les échanges. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information