Surpopulation carcérale : les surveillants de la prison Toulouse Seysses mobilisés, la situation y est "particulièrement grave" selon la contrôleuse générale

Alors que le personnel pénitentiaire se mobilise ce 7 septembre 2022 devant la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse pour réclamer plus d'effectifs, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté rappelle que des efforts doivent encore y être faits contre la surpopulation.

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Les surveillants de la prison de Seysses, au sud de Toulouse, se mobilisent ce mercredi 7 septembre. Ils sont rassemblés devant le centre pénitentiaire depuis 6 heures ce matin pour réclamer des effectifs supplémentaires. 

Un manque de 30 surveillants

Selon David Mathieu, secrétaire local du syndicat des personnels pénitentiaires, il manque 30 surveillants pour le bon fonctionnement de la prison. 

Actuellement, il y a un surveillant pour 130 détenus. Le personnel fait en moyenne 50 heures supplémentaires par mois. Parfois même 90 heures/mois. Cela engendre de la fatigue, des tensions. Les insultes et les agressions sont quotidiennes. La sécurité et la santé des agents sont en grand danger.

David Mathieu, secrétaire local du syndicat des surveillants pénitentiaires

1000 détenus pour 692 places

Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, a visité la prison de Seysses en 2021. Accompagnée de neuf autres rapporteurs, elle s'est rendue dans la maison d'arrêt du 31 mai au 11 juin 2021, et a constaté "un nombre important de dysfonctionnements graves".

Le centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses doit faire l’objet, d’une part, de mesures urgentes concernant la surpopulation pénale, la rénovation des cellules, la désinfection, l’accès aux soins somatiques et d’autre part, d’une reprise en main du fonctionnement de l’établissement, notamment afin de faire cesser le climat de violence ainsi que de garantir au personnel des conditions normales d’exercice de sa mission et aux détenus le respect de leur dignité, de leur intégrité physique et de leurs droits fondamentaux. Il est demandé aux ministres de la Justice et de la Santé de faire procéder à une inspection approfondie de l’établissement et d’informer le CGLPL de ses conclusions ainsi que du suivi du plan d’actions qui en découlera.

Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté

Un an après cette visite officielle, la contrôleuse générale constate "un léger mieux". "Des efforts ont été faits. On est passé de 175,5% de surpopulation à 155,7%" avance Dominique Simonnot. A Seysses, on compte 1000 détenus pour 692 places.

Mais les conditions de détention restent indignes. De même que les conditions de travail du personnel pénitentiaire.

Dans son rapport, le CGLPL note : "l’établissement est en manque chronique de personnel de surveillance et le traitement des demandes des personnes détenues n’est pas assuré. La violence règne au sein de l’établissement, ce que tout le monde sait. Les violences entre détenus sont fréquentes et banalisées. Un membre de l’encadrement a confié aux contrôleurs craindre qu’un drame ne survienne."

Pas de postes supplémentaires

Selon David Mathieu, la situation risque d'empirer. "Sur dix personnels partis, seulement huit sont arrivés. Sachant qu'il manque des surveillants, si la direction ne remplace pas les postes actuels, c'est la catastrophe". 

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