REPORTAGE. Derrière les barbelés de la prison surpeuplée de Toulouse-Seysses

Les députés et sénateurs sont autorisés à visiter à tout moment les établissements pénitentiaires. François Piquemal, député fraîchement élu de la France Insoumise en Haute-Garonne s'est rendu à la maison d'arrêt de Seysses. Sans surprise, il y a constaté une surpopulation carcérale, insalubrité et personnels sous tension. France 3 Occitanie l'a accompagné.

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Je vais avoir des questions un peu naïves, c'est la 1re fois que je visite un établissement pénitentiaire" lance François  Piquemal après avoir franchi l'une des premières portes de la maison d'arrêt de  Seysses.

Épinglée l'an dernier par la contrôleuse générale des lieux de privation des libertés  ( CGLPL)  pour ces " conditions de vie indignes", la prison de  Seysses a très  mauvaise réputation.

La densité carcérale dépasse les 150% à la prison de Seysses, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.

" La manière dont une société traite ses prisonniers en dit long sur cette société.  Je voulais donc voir comment ça se passe ici.  Pour voir aussi dans quelles conditions de travail évoluent les agents ", explique l'élu toulousain.

Accompagné par le directeur de l'établissement et un pool de journalistes, le député commence la visite par le quartier des arrivants.

Le sol brille.  Les lieux sont en parfait état.

"Que souhaiteriez vous changer ici pour améliorer vos contions de vie ? "

Le directeur invite ensuite le député à se rendre dans le quartier des auxiliaires d'étages.  Ces détenus travaillent à la distribution des repas et au ménage.

Premier échange entre François  Piquemal et des prisonniers "Je  vais poser la même question à tous les détenus :  si j'étais président de la République, que voudriez-vous que je change ici pour améliorer les conditions de vie ? "

Réponse des intéressés :  "Nous sommes dans un quartier qui est bien mieux que les autres, à l'abri des autres cellules.  Ça va plutôt bien. "

Effectivement, la cellule est spacieuse et semble rénovée.  Les deux détenus disposent même d'un ventilateur pour se rafraîchir en cet été caniculaire.

"Nous ne sommes pas animaux"

Il faut attendre  1h30 de visite pour plonger dans la vraie réalité de la maison d'arrêt de  Seysses.  François  Piquemal demande à se rendre au 2e étage du quartier des hommes.  Il choisit une cellule au hasard.

À l'intérieur, 3 hommes aux visages éprouvés.  Deux d'entres eux dorment dans des lits superposés, un sur un fin matelas au sol.  Le matelas doit être rabattu la journée contre le mur pour ne pas empiéter d'avantage sur les 9 mètres carrés que compte la pièce.

" 9  m2, c'est fait pour une personne.  Même pas deux, encore moins trois.  Si on ne s'entend pas, c'est compliqué.  Et puis il fait tellement chaud.  C'est irrespirable à trois par ces chaleurslâche l'un d'entre eux au  député.

Nous ne sommes pas ici pour rien mais nous ne sommes pas non plus des animaux

Un détenu de la maison d'arrêt de Seysses

Dans la cellule voisine, même constat :  trois détenus vivent dans 9 m2.  " Il y a des cafards et des rats partout, même dans le frigo.  Et la température dépassant les 42°C, nous n'avons même pas de ventilateurs" se  lamente l'un des détenus face au député.

Difficile en effet de garder les lieux propres lorsqu'on dort, mange, fait la cuisine à trois dans la même petite pièce.

De vieilles casseroles sont entassées.  Et l'évier pour les laver est en bien mauvais état.

À l'issue de plus de trois heures de visite, François  Piquemal conclut :  " Comme m'a dit un des surveillants, si les détenus vivent dans de mauvaises conditions, sous tension, les agents travaillent dans de mauvaises conditions".

Le député de la France Insoumise a promis d'alerter le plus haut sommet de l'Etat sur l'Etat de la maison d'arrêt de  Seysses.

Quelques chiffres sur les  conditions détention en Occitanie

En Occitanie, 4 établissements affichent des taux de remplissage de détenus écroués supérieurs à 200%.

Il s'agit de Nîmes, Foix, Carcassonne et Perpignan, comme le montre le graphique ci-dessous :

L'ordre des avocats de Toulouse et l'Observatoire international des prisons ont saisi la justice, pour obtenir l'amélioration des conditions de vie des détenus de la prison de Seysses. Une audience s'est tenue devant le tribunal administratif, mardi 26 juillet 2022. La décision sera rendue la semaine du 1e août.

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