L'ordre des avocats au barreau de Toulouse et l'Observatoire international des prisons (OIP) ont à nouveau saisi la justice pour obtenir l'amélioration des conditions de détention à la prison de Toulouse-Seysses.
L'OIP, l'Observatoire International des Prisons et l'Ordre des avocats au barreau de Toulouse ont saisi le juge des référés du Tribunal administratif de Toulouse pour obtenir l'exécution d'une ordonnance rendue par ce même juge, ont précisé les deux organismes dans un communiqué.
"Notre seul moyen était de revenir devant le tribunal" a expliqué à l'AFP Maître Julien Brel, avocat au barreau de Toulouse.
Des mesures prises en urgence mais toujours pas exécutées
L'ordonnance du 4 octobre 2021 imposait au ministre de la Justice de faire le nécessaire pour améliorer les conditions d'incarcération, onze mesures urgentes avaient alors été prises. Mais le bâtonnier de Toulouse, en visite dans l'établissement le 11 mai dernier, a expliqué à nos confrères de l'AFP avoir constaté que non seulement "plusieurs d'entre elles n'étaient toujours pas entièrement exécutées mais que certaines n'avaient encore connu aucun commencement d'exécution plus de sept mois après avoir été prononcées". Les détenus nous ont alertés, ils en ont parlé à leurs avocats, les ont sollicités", a expliqué Me Julien Brel.
Des cours sales, des douches sans abri
Des cours "particulièrement sales", une douche "sans abri ni cloisonnement", des équipements sportifs toujours pas installés plusieurs mois après la décision de justice, etc.: l'ordre des avocats et l'OIP listent dans leur communiqué les manquements constatés par le bâtonnier lors d'une visite dans ce centre pénitentiaire comptant plus d'un millier de détenus pour quelque 600 places.
En octobre dernier, le juge administratif avait pourtant retenu le caractère d'urgence et pointé du doigt la surpopulation et le manque d'intimité. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, dans ses recommandations du 28 juin 2021, avait évoqué des conditions de vie "indignes", en raison d'une surpopulation "dramatiquement élevée".
"On parle de la dignité des détenus", a souligné Me Brel en ajoutant que l'OIP et l'Ordre des avocats du barreau de Toulouse revenaient devant le juge pour qu'il fixe un délai en espérant que la situation évolue rapidement.