4 ans après la disparition de son fils Habib, une Toulousaine continue son combat pour retrouver son enfant. Elle dénonce la lenteur et le silence de la justice et lance ce lundi une opération cartes postales à destination de Brigitte Macron.
Comme une bouteille à la mer. Plus de quatre ans après la disparition de son petit garçon de 13 mois, à Toulouse, le 19 janvier 2014, la maman d'Habib a lancé ce lundi une opération cartes postales à destination de Brigitte Macron. Partout en France, chacun est invité à adresser une carte postale à l'épouse du président de la République pour réclamer "Justice pour Habib".
Aujourd'hui, ça fait cinquante mois qu'il a disparu dans l'indifférence de la République. Il n'y a rien qui a été fait. Ma famille est moi, on envoie un courrier à Brigitte Macron parce qu'on veut que l'instruction soit vraiment active, que le dossier soit entre de bonnes mains et que de vraies recherches s'opèrent à partir d'aujourd'hui".
Le combat d'une mère
Jennifer Dana n'a plus de nouvelle de son fils Habib depuis le 19 janvier 2014. Ce jour là c'est son père, dont elle était séparée depuis un peu plus de trois mois, qui en avait la garde. Il ne l'a jamais ramené chez elle. En avril 2014, le corps du père d'Habib est retrouvé sans tête dans la rivière Ariège près de l'Hospitalet-près-l'Andorre. Du petit garçon, aucune trace. Et plusieurs années après, une enquête qui n'avance pas, malgré les demandes répétées de Jennifer Dana. "Le dossier en est toujours au même point que le jour où on a retrouvé le corps de son père dans la rivière Ariège", dit-elle aujourd'hui, "il n'y a rien à part le fait qu'on a cherché sur les lieux à l'Hospitalet-près-l'Andorre des indices qui permettraient de comprendre comment son père est mort, depuis combien de temps et si mon fils pouvait être sur les lieux. Il n'y a rien eu d'autre après. Pourtant, il y a eu des témoignages, des gens entendus, des pistes peut-être intéressantes mais rien n'aura été exploité et aucune autre demande d'instruction n'a été faite après la découverte du corps du père de mon fils".
Aujourd'hui, elle continue de se mobiliser pour retrouver son fils. Un combat mené notamment sur les réseaux sociaux où cette opération cartes postales a été relayée. Le moyen aussi d'être moins seule dans cette épreuve où le silence de la justice lui semble étourdissant : "je me heurte à un système où on ne me répond pas, où on ne rentre pas en contact avec moi et où j'ai beau essayer d'expliquer qu'il y a des choses dans le dossier pénal, des choses qui sont importantes et élémentaires, j'ai zéro retour".
Voir ici le reportage de Stéphane Compan et Jack Levé :