Un internaute a été condamné ce mardi après-midi à 3 mois de prison avec sursis et 2200 euros d'amende par le TGI de Toulouse. Il s'était réjoui de la mort du policier Benjamin Quilès, tué le 20 juillet dernier sur le parking d'une discothèque de Toulouse.
C'est en présence de Sarah, la femme de Benjamin Quilès avec qui elle s'est mariée à titre posthume et dont elle porte l'enfant, qu'a eu lieu le procès de Tony Castillo. Cet internaute toulousain a été condamné à 3 mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve durant 2 ans et 2200 euros d'amende pour diffamation envers le policier décédé et apologie de crime.
Le prévenu, un homme de 30 ans, s'était réjoui sur les réseaux sociaux de la mort de ce policier, pris à partie le 20 juillet dernier à la sortie de la discothèque L'Esméralda à Toulouse. Ses agresseurs l'avaient roué de coups. Il n'était pas en service ce jour-là. Il est décédé des suites de ses blessures.
Le syndicat France police-Policiers en colère a porté plainte. Comme la compagne du policier, il s'est constitué partie civile dans ce dossier. Une vingtaine de policiers étaient présents avant le début du procès devant l'enceinte du tribunal.
Le prévenu absent
Un procès auquel n'a pas assisté le mis en cause, malade d'après son avocate qui a demandé en vain un nouveau report d'audience. Elle avait déjà été programmée en septembre.
"Nous sommes dans l'ère numérique. On remarque qu'il y a une "coagulation des humiliations et des haines" et qu'une main de justice doit intervenir pour rappeler à l'ordre de manière ferme..." a affirmé Me Kamel Benamghar, avocat du syndicat de police à l'issue de l'audience.
Ce n'est pas une simple décision qui doit être rendue et prise comme une simple formalité. C'est au contraire un rappel ferme des principes et valeurs de notre République et de la démocratie.
De son côté, l'avocate du mis en cause, Me Maylis Vincent, a tenté de relativiser les faits : "Il y a énormément de commentaires sur internet de cette trempe-là. Vouloir faire un exemple, porter plainte, faire un rassemblement, je trouve cela vraiment lamentable de la part des forces de police qui doivent être là pour maintenir la sérénité de la justice".
Apologie de crime
Le procureur a estimé que les faits de diffamation et d'apologie de crime étaient constitués. Il a réclamé 4 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. Le prévenu n'en est pas à son premier procès.
Il a déjà été condamné à des peines amendes en 2015 et 2018 pour vols et menace de crime. Son avocate avait demandé, elle, la clémence et préconisait des mesures de soin.
En vidéo, le reportage de Régis Guillon et Frédéric Desse