Le Centre national des études spatiales (CNES) met au service du CHU de Toulouse son expertise en matière d'intelligence artificielle. Objectif : accélérer le diagnostic et mieux protéger les soignants, grâce à des échographies pulmonaires high-tech.
Les équipes du CNES (Centre national des études spatiales) et du CHU de Toulouse s'associent pour lutter contre le coronavirus. Elles sont en train d'élaborer ensemble un outil d'interprétation des échographies pulmonaires qui devrait faciliter le travail des soignants.
"Lorsqu’un patient atteint par le covid 19 est pris en charge par l’hôpital, l’examen référence pour évaluer la gravité et monitorer l’évolution de la maladie est le scanner thoracique, expliquent CNES et CHU dans un communiqué commun. Cet examen irradiant et complexe nécessite un transport médicalisé des patients fragiles et contagieux".
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— CNES (@CNES) June 4, 2020
Au service des soignants
L'objectif est donc de gagner en efficacité, en temps et en sécurité. Le scanner thoracique pourrait être remplacé par une échographie pulmonaire gérée par l'intelligence artificielle.
"Le déploiement d’une solution concluante, basée sur l’alliance de l’échographie à l’intelligence artificielle, permettrait de soulager le milieu hospitalier dans la démarche d’analyse et de suivi de l’évolution de la maladie chez un sujet positif, explique Eric Morand, chef du service Calcul, ingénierie logicielle et valorisation des données au CNES. L’échographie pulmonaire est réalisable sans que le patient ne bouge de son lit, ce qui permet de réduire l’ensemble des problématiques posées par le transport, la contagion et la mobilisation du personnel soignant".
Pour la santé des patients
Le CHU de Toulouse a constitué un groupe de 200 patients bénéficiant d’un scanner thoracique et d’une échographie pulmonaire. Leurs données anonymes ont été transmises au CNES. Il a procédé à l'analyse de ces images et développe un système automatique de détection quantitative et qualitative des lésions pulmonaires.
Le CNES et le MEDES (l'Institut de médecine et de physiologie spatiales) sont précurseurs sur cette thématique de la mobilité, mentionne l'agence spatiale. En avril 2017, l'équipe du CADMOS (centre d'aide au développement des activités en micropesanteur) a guidé depuis le centre spatial de Toulouse, un échographe utilisé par l'astronaute Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale. "L'intérêt était alors de libérer l'astronaute des contraintes de connaissance du corps humain pour mener des examens médicaux dans l'espace" explique-t-on au CNES.
Si l'échographie thoracique s'avère performante, elle pourrait permettre de mieux traiter les patients dès leur arrivée à l’hôpital et de faciliter leur suivi grâce à la détection de complications respiratoires. Elle permettrait également aux soignants d'anticiper l'évolution de la maladie.