Les compteurs de vélo et les magasins spécialisés enregistrent des hausses. Face à la pénurie de carburant, les Toulousains semblent se tourner vers le vélo.
Laisser la voiture au garage, et adopter le vélo pour aller au travail, c'est la tendance qui semble se dessiner dans la ville rose. Entre la hausse des prix de l'essence et sa raréfaction, il faut alors repenser ses habitudes.
Chez MécaniCycle, réparateur de vélo au sud de Toulouse (Haute-Garonne), les clients semblent préoccuper par cette crise du carburant. "Le sujet est sur toutes les lèvres", confie Laurence DelMarcelle la co-gérante du magasin. Dans certaines enseignes, l'actualité se ressent jusque dans les ventes. Pour Franck Gormand, le responsable de Vélo Station Toulouse, les carnets de commandes s'étalent sur les six prochains mois. "Les ventes ont bondi depuis la rentrée, et ce n'est pas que les bonnes résolutions post vacances, ces histoires de carburant ça a clairement joué", ajoute-t-il.
Même discours, dans le quartier François Verdier, chez un vendeur de vélo électrique :
On a en moyenne entre 10 et 20 personnes qui viennent se renseigner pour investir dans un modèle.
Avec un tiers des stations-services françaises touché par cette pénurie, les Toulousains décident de mettre le pied à la pédale. Une tendance confirmée par les compteurs positionnés dans les rues, notamment celui du côté de la gare Matabiau qui enregistrent des milliers de cyclistes chaque jour.
Même si la pénurie prend fin, il faut banaliser le vélo pour les petits trajets.
Boris Kozlow, association deux pieds deux roues
La Métropole confirme cette tendance. "Nous constatons des hausses entre 17 % et 67 % entre les valeurs moyennes hebdomadaires et la valeur moyenne de cette semaine, ce qui est effectivement assez remarquable, notamment à proximité des sites aéroport/aéronautique", indique-t-elle à nos confrères de 20 Minutes.
Une tendance à la hausse depuis le Covid
En 2020 et 2021, la crise sanitaire a accéléré ce changement de pratiques. Avec la crainte de la promiscuité dans les transports collectifs, l’usage du vélo a continué d’augmenter malgré la disparition de certains déplacements (télétravail, fermeture de certains établissements scolaires, couvre-feu, etc.)
Selon l'INSEE, dès la fin du confinement du printemps 2020, à Toulouse, sur l’avenue de Lyon, les passages de cyclistes augmentent de 8 % (jours ouvrés de juin 2020 par rapport à juin 2019), un peu plus loin, le long du canal du Midi, à Port Saint-Étienne, ils sont en hausse de 12 % pour les jours ouvrés de septembre 2020 par rapport à 2019.
D'autres facteurs expliquent également cet engouement, prise de conscience écologique, volonté de faire du sport ou encore développement des infrastructures. En 2022, ce sont plus de 600 km d’aménagements cyclables sur le territoire de la métropole dont 322 kilomètres à Toulouse, qui permettent aux habitants et touristes de la ville rose de traverser la ville de part en part.