Alors que les étudiants commencent à chercher leur logement pour la rentrée prochaine, les offres de studios insalubres fleurissent. La mairie de Toulouse (Haute-Garonne) a décidé de lancer la chasse à ces "studettes". Le point sur les obligations des propriétaires, et conseils aux locataires.
Avec la fin de l’année scolaire, la chasse aux logements étudiants pour la rentrée 2023 commence. C’est le moment d’être particulièrement attentifs pour les 16 inspecteurs de la salubrité de la mairie de Toulouse, qui ont récemment fait de mauvaises découvertes.
« Un de nos inspecteurs a fait des recherches sur Leboncoin, et en quelques minutes, il a trouvé plusieurs annonces de studios de moins de 9m² à Toulouse, et certaines relayées par des agences immobilières », explique Claire Nison, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les logements insalubres.
La mise en garde aux agences immobilières
La conseillère municipale décide alors d’envoyer près de 1 000 courriers aux agences immobilières de la ville pour leur rappeler les règles de salubrité à respecter pour louer un bien. « Ce sont des critères que tous les professionnels de l’immobilier connaissent, mais on voulait leur rappeler leur responsabilité et leur dire que la mairie surveille les annonces », poursuit la conseillère municipale.
Les critères d’un logement décent
Il existe de nombreux critères qu’un propriétaire doit respecter pour louer une chambre ou un appartement. Concernant la superficie :
Un logement en location doit comporter au moins une pièce principale ayant :
- Soit une surface habitable d'au moins 9 m² et une hauteur sous plafond d'au moins 2,20 m
- Soit un volume habitable d'au moins 20 m³.
Un logement en colocation doit avoir une surface minimale de 16 m² pour 2 colocataires. Pour chaque colocataire supplémentaire, il faut 9 m² supplémentaires.
Mon conseil aux étudiants qui visitent des appartements : regardez en détail la santé de l’appartement : la ventilation, la fermeture des fenêtres, si l’électricité est aux normes, si les radiateurs fonctionnent … Et n’oubliez pas les parties communes, qui permettent de juger de l’ambiance générale de l’immeuble.
Claire Nison, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les logements insalubres
Outre la surface, le logement loué doit être décent et répondre à 4 autres critères : l'absence de risque pour la sécurité et la santé du locataire, l'absence d'animaux nuisibles et de parasites, une performance énergétique minimale, et la mise à disposition de certains équipements.
Si tel n'est pas le cas, le locataire doit mettre en demeure le propriétaire de réaliser les travaux de mise en conformité, par lettre recommandée avec accusé de réception. Après un délai de 2 mois, si la mise en demeure est restée sans réponse ou si le désaccord persiste, le litige peut se jouer devant la justice.
"Toulouse ce n’est pas Paris, mais on voit quand même des choses inacceptables"
Comme de très nombreux étudiants, la Secrétaire générale du bureau fédéral de l’Union étudiante de Toulouse est en pleine recherche d’appartement. « Si je me fie aux témoignages que j’entends autour de moi, la très grande majorité des logements Crous et étudiants de Toulouse ont une surface correcte », relativise Jessy Berger.
On ne voit pas autant de chambres minuscules qu’à Paris, mais je constate tous les jours des offres d’appartements sous les toits qui annoncent 9m², alors qu’en réalité c’est 2m² habitables debout, et sur le reste de la surface, on peut à peine tenir assis. »
Jessy Berger, Secrétaire générale du bureau fédéral de l’Union étudiante de Toulouse
Un studio étudiant coûte en moyenne 495 € à Toulouse, 352 € à Albi et 332 € à Tarbes, selon une étude de LocService.fr sur près de 9.000 offres et demandes de locations d’étudiants.