L'homme de 47 ans, cadre dans une entreprise toulousaine, avait été mis en examen pour viol, ce qu'il contestait, et s'est pendu dans sa cellule. Son avocat est décidé à engager une action en justice.
Un cadre de 47 ans placé en détention provisoire après une plainte pour viol s'est suicidé par pendaison dimanche 10 avril à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses, a-t-on appris samedi auprès de son avocat, "résolu" à engager une action.
Ce célibataire, qui occupait un poste à responsabilités dans une entreprise de l'agglomération toulousaine, avait fait l'objet d'une plainte d'une de ses collègues, a rapporté à l'AFP Maître Laurent Boguet.
Le 8 avril, le quadragénaire avait été mis en examen pour "viol" et placé sous mandat de dépôt sur réquisition du parquet de Toulouse, motivé par une précédente procédure pour "attouchements" à Paris.
L'avocat considère "excessive" la caractérisation de viol, alors que le mis en cause niait toute pénétration que, selon lui, rien ne prouve, à la vue d'une vidéo dans un bar bondé en plein centre de Toulouse, à proximité de deux vigiles.
Mais il juge surtout "insupportable" qu'on puisse incarcérer "sans la moindre ronde, ni dispositif élémentaire" de surveillance, un homme "fragile", qui avait "toutes les garanties de représentation" et pour lequel la prison signifiait une "mécanique infernale" de déchéance professionnelle et sociale.
"Résolu à obtenir des explications", Maître Boguet a prévu d'engager une action pour l'ouverture d'une enquête et "s'il le faut, remonter jusqu'à la cour de justice européenne des droits de l'homme où la France sera une fois de plus condamnée pour la gestion de ses prisons", a-t-il dit.
"En France, en 2016, il n'y a pas de volonté politique, pas de moyens financiers, pas de moyens humains, c'est le je m'en foutisme érigé au rang de fonctionnement administratif", a fustigé l'avocat toulousain, dénonçant un taux de suicide en prison équivalent à celui de la Turquie.