Un mouvement de protestation a lieu ce mercredi au collège Rosa Parks dans le quartier des Izards à Toulouse. Parents, profs et élèves manifestent contre la suppression de moyens d'accompagnement des enfants dans cet établissement classé en REP+.
Etre un collège en REP (Réseau d'éducation prioritaire) ou REP+ (Réseau d'éducation prioritaire renforcé) offre en théorie des avantages : moins d'élèves par classe, des heures de formation pour les enseignants et aussi un budget d'accompagnement.
Prévention du décrochage
Pourtant, comme d'autres établissements classés en REP+, le collège Rosa Parks des Izards ne va plus bénéficier de ce budget particulier. Or il permet d'organiser des activités comme le théâtre, le web ou encore le manga."Cet accompagnement éducatif, ça fait du bien, ça prévient le décrochage. Et dans un établissement comme le nôtre, ce n'est pas de la moindre importance. On ne comprend pas cette décision"
affirme Jérôme Launet, professeur de mathématiques et membre du SNES-FSU (Syndicat national des enseignements du second degré). D'autant que ce n'est pas le premier coup de canif au fonctionnement du collège...
L'an dernier, l'équivalent horaire d'un poste, et même davantage, a été supprimé alors que les effectifs d'élèves étaient en augmentation, ajoute-t-il.
En 2017-2018, le collège a bénéficié de 658 heures rémunérées. Cette année, le budget est réduit à 264 heures qui seront exclusivement consacrées au dispositif "Devoirs faits".
Il s'agit d'un accompagnement spécifique qui permet aux élèves les plus en difficulté de faire leurs devoirs au collège avec des professeurs.
La décision de réduction de ce budget d'accompagnement a été dévoilée aux professeurs il y a une quinzaine de jours. L'incompréhension est d'autant plus forte qu'elle coupe l'herbe sous les pieds des enseignants, estiment profs et parents d'élèves.
Incompréhension
Les activités ont, en effet, été mises en place pendant le début de ce premier trimestre avec la perspective d'un fonctionnement sur l'ensemble de l'année scolaire. Cette décision met à mal la cohérence du projet éducatif, comme les repères des élèves.Les parents d'élèves ne souhaitent pas bloquer l'entrée du collège ce mercredi matin par mesure de précaution, compte tenu du contexte.
Ils se contenteront de manifester leur révolte devant l'établissement. Des professeurs et des élèves seront à leurs côtés avant le début des cours.