Depuis juillet 2022, le toit du Marché d’Intérêt National (MIN) de Toulouse (Haute-Garonne) est recouvert d'un potager. Depuis quelques années, ce type de culture est une réponse aux enjeux écologiques et alimentaires de demain.
Lorsque l'on pense aux aromates et aux légumes, on les imagine bien volontiers s'épanouir au milieu des champs. Et pourtant, les villes ne sont pas en reste. L'agriculture urbaine est en plein essor, et Toulouse (Haute-Garonne) ne fait pas exception. C'est le cas par exemple avec la start-up Macadams Gardens qui souhaite mettre "le potager au service de l’entreprise".
En 2016, elle investit le sommet de la Clinique Pasteur.
Plus récemment, en juillet 2022, le toit du Marché d’Intérêt National (MIN) accueille la première “ferme aéroponique” de la commune. Une cinquante de jardinières verticales qui produisent près de 40 kilos de légumes par semaine.
Un concept imaginé par l'entreprise les fermes Ionaka.
Notre objectif est d'accueillir des opérateurs dans le secteur agroalimentaire et horticoles, via des espaces variés pouvant répondre à tous les besoins. Les sous-sols comme le toit sont ainsi à disposition.
Service communication du Marché d'Intérêt National de Toulouse
Les premiers plants ont été mis en terre fin mai sur le toit du MIN , et les premières cueillettes ont eu lieu mi-juin. C’est trois fois plus rapide que dans un système de culture conventionnel.
Les fonctions de support et d'approvisionnement en eau et en éléments nutritifs, habituellement remplies par le sol, sont assurées par des "supports de plantes" et par des vaporisations permanentes de sels minéraux tournant en circuit fermé au moyen d'une pompe. On a donc à la fois 100 % de disponibilité en eau et 100 % de disponibilité en air, d'où les performances de croissance.
Les colonnes permettent de cultiver 36 plants par mètre carré.
Les restaurants voisins en bénéficient
Plus encore que de végétaliser les toitures et les terrasses non exploitées des villes, les fermes aéroponiques ont pour ambition de rapprocher les consommateurs des produits qu’ils utilisent pour s’alimenter.
Ainsi, plusieurs restaurants s'alimentent auprès de ce potager hors-sol. Comme "la Parenthèse", où le personnel n'a qu'à emprunter un escalier pour accéder aux aromates et aux légumes. Régulièrement, des produits du potager sont ainsi utilisés pour les plats servis durant la journée.
On est de la nouvelle génération, on est sensibilisé à ces thèmes-là. Pour nous c'est naturel de nous servir dans ce potager de proximité.
Camille Baggio, gérante du restaurant la Parenthèse
Pour l'enseigne, c'est aussi un moyen de faire découvrir à ses clients de nouvelles saveurs, et de garantir dans l'assiette un maximum de fraîcheur. Mais la dynamique environnementale ne s'arrête pas là. Les fermes Ionaka achètent des plants auprès de fournisseurs présents sur le MIN, ou récupèrent des semis de graines paysannes à proximité de Toulouse.
Démocratiser les potagers urbains
A Toulouse, les Maraîchers du ciel souhaitent installer des potagers adaptés aux hypermarchés et aux centres commerciaux. Pour les trois fondatrices, l'objectif est simple : "offrir un service clef en main aux hypermarchés pour cultiver des fruits et légumes de proximité à mettre directement dans leurs rayons."
Installés par des maraîchers professionnels, ces cultures s'adaptent à l'espace, elles peuvent donc prendre racine sur le toit des entreprises.
Nous avons choisi d'installer nos potagers à proximité des supermarchés, puisque la majorité des personnes vont faire leurs courses là-bas. Nous souhaitons permettre à tous les budgets de bénéficier de produits de qualité.
Marine Rivron, co-fondatrice des Maraîchers du Ciel
Créée il y a un an et demi, la société a installé un potager test de 100 mètres², à proximité de l'Intermarché de Ramonville. D'ici le printemps 2023, d'autres espaces cultivables de ce type devraient voir le jour dans la ville rose.