A Toulouse, de nouvelles résidences pour les plus précaires

Deux immeubles d'ADOMA situés en plein centre ville, dans le quartier de Saint-Cyprien, et destinés au logement de personnes précaires, ont été inaugurés ce lundi 6 juillet. 

ADOMA vient de rénover à Toulouse un ancien foyer composé de chambres individuelles de 9 m2.  Désormais, ce sont des studios et T1 aménagés, avec kitchenette et salle de bain, disponibles pour les locataires précaires pour une durée de deux ans. Le tout pour une cinquantaine d’euros une fois les APL déduites. Pour critère principal de ce sésame, les ressources, qui ne doivent pas excéder le SMIC.

En face, la pension de famille (sortie de terre en 2013), est le premier modèle du genre à Toulouse. Ici, pas de date limite, les locataires sont encore plus démunis. Ce lundi 6 juillet au matin, ces deux bâtiments ont été inaugurés dans le quartier Saint-Cyprien. Ces immeubles sont des outils de réinsertion par le logement.

Dans ces résidences construites par ADOMA, des locataires de tout type. Des mères célibataires et leurs enfants, des jeunes actifs en insertion professionnelle mais aussi des anciens travailleurs immigrés appelés les Chibanis. Ayant travaillé des dizaines d’années en France, les hommes, une fois âgés se retrouvent dans des situations de grande précarité.

Le délégué régional d’ADOMA de Midi-Pyrénées, Michel Kassouari se justifie :

 Ce sont des personnes qui sont venues construire pour notre pays, c’est normal qu’on leur propose un logement"


La plupart des Chibanis sont logés dans la pension de famille. Ils sont accompagnés par deux encadrants cinq jours par semaine, afin d’assurer une présence et un minimum de lien social. Pas de limite de durée de séjour, les locataires restent jusqu’à ce que se pérennise leur situation financière. Les logements sont considérés comme des tremplins pour l’insertion.

Marie-Isabelle a 43 ans. Elle vit dans la pension de famille depuis deux ans. Avant son arrivée en septembre 2012, elle n’avait pas de logement. Elle dormait chez sa cousine ou bien chez sa fille et son conjoint. Maintenant, elle est intérimaire dans le service d’entretien de l’aéroport de Blagnac.
Si elle se voit quitter la pension ? Oui, mais ce n’est pas pour tout se suite, elle s’explique :

Si Dieu le veut comme on dit, je pourrais partir et avoir mon propre logement. Mais seulement lorsque j’aurai un CDI, un boulot fixe quoi"

 

« Des objectifs à tenir »


D’après Michel Kessouari, Toulouse a encore beaucoup à faire. La métropole est un pôle attractif en terme économique, c’est logiquement dans cette zone que la possibilité de se réinsérer est la plus forte.
Selon les estimations a minima, près de 250 logements d'Adoma se libèrent chaque, pour 1000 demandes.

Pour 2020, le président régional espère avoir construit 350 logements en plus pour Toulouse Métropole, même s’il reconnaît que «ça n’en finira jamais».

Un manque cruel de moyens, selon le syndicat SUD
"On soutient absolument le projet de pension de famille" s'empresse d'expliquer Sonia Pradine, déléguée syndicale "Sud Logement Social". "On est plus que ravis des projets de réhabilitation d'ADOMA, mais il n'y a pas assez de moyens humains déployés derrière ça." "Dans les résidences sociales, ajoute-t-elle, il n'y a qu'un agent chargé de l'encadrement des loyers pour une centaine de logements". Selon elle, c'est très largement insuffisant.

Quant aux centres d'accueil des demandeurs d'asile dont s'occupe ADOMA, c'est le même problème. Il en existe trois en Midi-Pyrénées : "Les effectifs des personnes qu'on accueille ont doublé, continue la déléguée de SUD, mais l'effectif de salariés reste inchangé, ce qui veut dire qu'ils ont le double de travail."

Ainsi, pour le syndicat, la réhabilitation de logements ne peut se passer d'un déploiement de moyens humain. L'insertion par le logement suppose, selon eux, une conservation du tissus social.
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