Le CCNAAT (le Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l’Agglomération Toulousaine) et l’association France Nature Environnement Midi-Pyrénées réclament la mise en place d’un couvre-feu pour le trafic aérien toulousain. Ils se sont mobilisés ce 22 avril devant la préfecture.
Ils sont une quinzaine mobilisés devant la préfecture de Toulouse avec une banderole “Sauver le sommeil des populations - À l'étude des nuits sans avions”. Les membres du Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l’Agglomération Toulousaine (CNAAT) et ceux de France Nature Environnement Midi-Pyrénées demandent à l’Etat l’étude de nuits sans avions lors de la prochaine étude d’impact pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Le PPBE (Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement) doit être revu tous les 5 ans.
“La ville a été construite avec un certain équilibre entre l’aéroport et les riverains”, analyse Jérôme Favrel, responsable technique au CNAAT. “Des zones ont été définies comme des zones de bruit, et nous, ce qu’on demande c’est qu’elles arrêtent de croître et que le trafic aérien se moule sur le territoire. Et le moyen le moins contraignant c’est de demander un arrêt total des vols commerciaux et de fret entre 23h30 et 6h, une période qui n’est pas utilisée par Airbus ou Air France.”
73% de personnes en plus impactées par le bruit des avions
Selon le CNAAT, le nombre de personnes impactées par le bruit aérien a augmenté de 73% au cours de la dernière décennie, passant de 8 500 à 14 500 personnes sur l’agglomération toulousaine. Seuls une vingtaine de vols étaient effectués par jour dans les années 70, ils étaient plus de 300 en 2019.
Le quartier de Bagatelle fait partie des plus touchés par ces nuisances sonores, le bruit peut y atteindre 90 décibels par survol. Christian fait partie du collectif, chaque nuit, il est réveillé par le bruit des avions. “Même avec une maison insonorisée, c’est impossible de ne pas être réveillé tellement ça vibre”, témoigne-t-il. “Et puis avec les entrées d’air, le bruit passe. On se réveille, on essaie de se rendormir mais si l’avion suivant passe moins d’une heure après, on n’a même pas le temps de se rendormir !” Une situation qui s’aggrave chaque année avec l’arrivée des beaux jours et l’obligation de laisser les fenêtres ouvertes. “Les nuisances sont venues petit à petit à chaque fois impacter de plus en plus des gens qui étaient pris au piège dans ces quartiers là, mais aussi dans d’autres quartiers comme Lardenne”, dénonce Chantal Beer-Demander, la présidente du CNAAT.
L’association espère aujourd’hui être entendue pour avoir un peu de répit une fois la nuit venue. Les villes de Strasbourg, Tokyo et Francfort ont déjà instauré ce couvre-feu aérien.