Le Premier ministre avait promis le 9 octobre dernier, 111 policiers supplémentaires à Toulouse d’ici fin 2021. Depuis, 41 agents sont arrivés en renfort dont 15 affectés au quartier des Izards-Borderouge. "Il en manque encore 70", rappellent les syndicats de police qui maintiennent la pression.
Ce mardi 25 mai, Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, Dominique Alzeari, procureur de la République de Toulouse et Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole ont rendu visite aux policiers du commissariat Nord de la ville. Des agents qui travaillent au sein du "quartier de reconquête républicaine" (RQQ) des Izards, qu'ils soient anciennement ou nouvellement affectés.
"Objectifs tenus !" selon le préfet et le maire
L’occasion pour le préfet de la région Occitanie de rappeler les objectifs du dispositif et de faire le point sur le nombre de policiers arrivés en renfort à Toulouse depuis l’annonce de Jean Castex, le 9 octobre dernier. Le Premier ministre avait alors annoncé l’arrivée de 111 policiers supplémentaires à Toulouse d’ici la fin 2021. Il avait signé le premier "contrat de sécurité intégrée" pour la période 2020-2026.
"Les engagements sont tenus" a affirmé le préfet ce mardi 25 mai devant le commissariat situé avenue de Fronton à Toulouse. "Nous avons reçu 13 policiers supplémentaires au premier janvier, 28 autres agents supplémentaires sont arrivés le 3 mai dernier et les 70 autres devraient arriver d’ici fin 2021. L’Etat dévoile jours après jours, mois après mois, les renforts prévus" a annoncé ce matin, Etienne Guyot.
Sur les 28 policiers nationaux dédiés à la Direction de la Sécurité publique de la Haute-Garonne (DDSP 31), 15 ont été affectés au quartier dit de "reconquête républicaine" (QRR) des Izards-Borderouge. "On a aujourd’hui une brigade spécialisée de terrain (BST) à 25, le groupe d’appui judiciaire a également été renforcé. L’objectif est d’avoir une plus grande présence sur la voie publique, un plus grand partenariat entre les autorités que nous représentons, lutter contre les stupéfiants et l’économie souterraine sont une priorité absolue, favoriser et faciliter les conditions de vie de la population de ce quartier", a rajouté le préfet de la région Occitanie, Etienne Guyot.
Présent ce matin, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse confirme même une accélération du calendrier : "j’avais dit que je serai vigilant. Les choses se font et de manière plus rapide que ce qui avait été convenu".
"Il en manque 70", les syndicats de police attendent du concret
Des annonces que les syndicats de police prennent avec prudence. "Sur les 111 nouveaux policiers supplémentaires promis par Jean Castex, le Premier ministre, d’ici fin 2021, 41 sont arrivés. Il en manque 70, on les espère pour la mi-septembre ce ne sera pas Byzance mais cela nous permettra de sortir la tête hors de l’eau", explique Grégory Hemous, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance 31.
Une arrivée au compte-goutte pour les synidctas de police "on reste dubidatif sur ces annonces on attend du concret", rajoute Grégory Hemous.
"Il ne faut pas oublier que cette année, on a 30 départs à la retraite et on espère donc avoir le remplacement de ces 30 collègues aussi. Augmenter les effectifs c’est bien à condition qu’il y ait aussi une progression de ces effectifs les années à venir", rajoute le responsable syndical.
Les syndicats de police maintiennent la pression
La 19 mai dernier, à l’appel de quatre organisations syndicales, des milliers de policiers s’étaient rassemblés devant l’Assemblée nationale pour exprimer leur colère à la suite de nombreuses attaques dont ils ont été victimes. Après notamment le meurtre d’une agente au commissariat de Rambouillet et celui d’un policier sur un point de deal à Avignon. Une marche citoyenne à laquelle le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de nombreux élus ont participé.
A Toulouse, malgré les annonces et l’arrivée de policiers supplémentaires, le syndicat de police Alliance maintient la pression :
Si on n’a pas une réponse pénale adaptée à la délinquance actuelle, on peut nous donner tous les effectifs que l’on veut cela ne changera pas grand-chose de la violence grandissante dans la société et à notre encontre.
"Pour le quartier des Izards, c’est une bonne chose mais il n’y a pas que le quartier des Izards, d’autres quartiers sont tout aussi difficiles et on a besoin de monde. Quand on renforce des services, il faut aussi renforcer en conséquence les services judiciaires qui ont davantage de dossier à traiter", explique Grégory Hemous.
Quelques chiffres
- Entre 2014 et 2021, Toulouse est passée de 21 à 450 caméras de vidéosurveillance. L’objectif est d’en avoir 545 d’ici 2023. Malgré cette volonté, la ville rose se classe au 22e rang national selon un palmarès de février 2020.
- Entre 2014 et 2019, la police municipale de Toulouse a doublé ses effectifs : 150 à 330 agents. Les interventions de la police municipale sont passées de 5.000 en 2014 à 37.000 selon la mairie. Toulouse est la 2e ville la plus dotée des dix plus grandes villes françaises (derrière Nice).