De Toulouse jusqu'à l'Elysée, cette petite entreprise fait barrière au coronavirus

On dit que le bonheur est simple... comme un coup de fil. Pierre Chantriaux co-fondateur de la société Usipanel a appelé l'Elysée. Depuis, l'entreprise a stoppé son activité habituelle pour fournir taxis, commerces et les EHPAD avec des barrières anti-postillons. Les 2 frères ne chôment pas.

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En temps normal, cette jeune société dirigée par deux frères, travaille dans la transformation des panneaux en bois et en plastique pour l'outillage aéronautique, l'évènementiel ou la communication. Mais le Coronavirus a tout changé. Plus d'activité dans ce domaine mais des pharmacies, puis des taxis intéressés par des barrières anti-postillon. L'aîné des 2 frères, Pierre 29 ans, veut aller plus loin. Il appelle le standard de l'Elysée.

Une entreprise récente fondée par 2 jeunes frères

Septembre 2016,  Pierre et François Chantriaux décident de créer la société Usipanel. L'activité démarre en mai 2017, essentiellement dans l'usinage de panneaux bois et plastique pour l'aéronautique, les enseignes et la communication. Pas d’études de marché, les 2 frères se lancent direct. La SARL de Balma (31) située rue des frères Peugeot (petit clin d'oeil!), frôle les 200 000 € de chiffre d'affaire en 2018. Ils participent au grand projet Eole d'extension de la ligne E du RER à Paris avec différents composants en plexiglass. L'entreprise se développe mais le coronavirus vient mettre un coup de frein.

Je n'ai pas de grandes idées, je réponds à des demandes!

Les pharmacies, les taxis en attendant l'Elysée

L'entreprise cherche à rebondir. "Quand j'ai vu notre secrétaire qui travaillait encore, j'ai pensé à lui mettre une barrière en plexiglass pour la protéger". Pierre Chantriaux ne s'arrête pas là. Avec son frère, ils fabriquent des panneaux en plastique qui se posent sur le comptoir des commerces, des entreprises, afin d'éviter un contact direct entre le client et le vendeur. Dès le début du confinement, le grand groupe pharmaceutique du sud-ouest Pharmacorp les sollicite. Le bouche à oreille et la réactivité fonctionnent et les heures de travail s'allongent.


Ensuite ce sont les taxis qui frappent à la vitre. "Pour les taxis, la barrière se fixe sur les tiges de l'appui-tête du véhicule, ce n'est pas complètement étanche comme dans les taxis américains! Mais ça protège. Nous avons plus de 80 modèles suivant les véhicules."

Le jeune dirigeant veut enfoncer le clou. Il n'a pas de numéro précis mais il appelle le standard de l'Elysée pour proposer d'équiper les véhicules. On lui passe les services techniques.

2 toulousains à l'Elysée pour équiper 20 véhicules

Très rapidement, la réponse est positive. "C'est une expérience géniale. Ils ont été très agréables. Nous sommes allés à l'hôtel Marigny où se trouve le garage de l'Elysée. Nous pensions que nous allions les installer nous-même!". Pierre Chantriaux n'a pas eu besoin de retrousser les manches et il a pu constater que le parc de l'Elysée est composé de véhicules français.


Ils équiperont 3 modèles, une vingtaine de véhicules pour les conseillers de l'Elysée. Avec des protections incassables, Pierre y tient beaucoup : "Nous utilisons du polycarbonate et pas du plexiglass qui lui se casse. Un client doutait de notre parole. Nous avons fait une vidéo où l'on tape comme des fous sur le matériau pour lui prouver le contraire! C'est une très belle histoire, l'entreprise en ressortira grandie". Ils ont même équipé Bercy en barrières anti-postillon.

Depuis, les nuits sont quasi-inexistantes pour les 2 frères. Les chantiers se multiplient et la matière première augmente en prix et se fait rare. "D'habitude notre fournisseur est français. Mais là, on cherche partout. Fin mai nous devrions être livrés depuis un pays scandinave. Il y a aussi l'Espagne. On ne peut pas attendre sans rien faire."

Et maintenant des sas pour les EHPAD

Dernière déclinaison, des sas pour poser à l'entrée des maisons de retraites et des EHPAD pour faire suite aux annonces du Ministère de la Santé. Quelques heures après qu'Olivier Véran ait permis un droit de visite aux familles, la maison de retraite "Tibaous" à Toulouse a été équipée dès le dimanche 19 avril.
 
"Nous y réfléchissions pour l'après confinement. Mais c'est allé plus vite que prévu. L'objectif est que le personnel de l’EHPAD ne soit pas impliqué car il est déjà très occupé. C'est un système étanche, on parle à travers une membrane, avec des vitres très grandes. On a tout fait pour que ce soit agréable." 
Pour l'heure la SARL Usipanel veut améliorer ce concept car l'idée serait que ces sas puissent s'auto-désinfecter, sans intervention d'un agent. Les 2 frères y travaillent avec un épidémiologiste.

Ils sont désormais 5 à travailler dans l'entreprise, "Et encore, on y arrive tout juste, en faisant 2 journées en 24h"! Depuis la crise du Covid-19, ils ont reçu plus de 700 commandes et vendu quasiment 2000 pièces. Le coronavirus aura changé leur vie. Pour une fois en positif.
 
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