Toulouse : l'épidémie de coronavirus a donné un coup d'accélérateur à la télémédecine à l'hôpital

Face à l'épidémie et aux mesures de confinement, la télémédecine s'impose dans le système de santé. La technologie s'est mise en place de manière accélérée à l'hôpital de Toulouse. 

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Au CHU de Toulouse il y a désormais 4 000 téléconsultations par semaine.
Face à l'épidémie de coronavirus la technologie de médecine à distance s'est mise en place de façon très accélérée.

La télémédecine existe depuis longtemps. Toulouse était même précurseur en la matière puisque le professeur Louis Lareng par ailleurs fondateur du Samu en France avait créé l'institut européen de télémédecine il y a plus de 30 ans en 1989. Mais avec les mesures de confinement et les risques de contagion du Covid-19, la technologie qui permet de suivre un patient à distance s'est imposée dans l'urgence.
 

Pérenniser des outils 

"L'idée de la technologie au bénéfice de soins à distance et l'alerte à distance c’est utile maintenant et évidemment ce sera utile après," indique Marc Penaud le directeur général de l'hôpital de Toulouse.
"Les technologies accompagnent un mouvement de fond qui consiste à passer d'un système de soin à un système de santé, explique Marc Penaud. Ces outils permettent une médecine à distance qui modifie les parcours de soins. Au lieu d’avoir une barricade entre hôpital, les cliniques, la médecine de ville, la médecine libérale, on travaille ensemble pour le bien du patient." 

Le professeur Yves Rolland confirme :

en gériatrie, cette "mésaventure" du Covid nous a conduit à mettre en place de façon très accélérée des plateformes qui étaient prévues.

Un outil a été mis en place pour dépister et suivre les cas de coronavirus dans les Ehpad. En plus des équipes mobiles de gériatrie qui peuvent se rendre sur place, des spécialistes participent désormais à des téléconsultations dans ces établissements. Il s'agit de prendre en charge à distance des personnes âgées difficiles à déplacer du fait de leur dépendance.

"L'expertise entre dans les Ehpad grâce à la technologie", souligne le gériatre.
"L'expérience du Covid nous a permis de la mettre en place de façon beaucoup plus rapide et de façon efficiente. Ce sont des choses qu’il va falloir pérenniser pour le covid encore quelques mois mais à terme pour la polymédication ou pour des discussions éthiques… les Ehpad sont prêts à faire cela."
 

Des applications spécifiques

Le gérontopôle de Toulouse a aussi déployé en partenariat avec l’OMS une application baptisée Icope. Elle a pour but de dépister le déclin fonctionnel des personnes âgées.
"Et le confinement a été à l’origine d’un certain nombre de déclin chez les personnes âgées", explique Yves Rolland.
Il précise :

cette application permet à chaque personne d’évaluer ses capacités intrasèques et lorsqu’elles diminuent d’avoir des recommandations, des conseils de prévention autour de la nutrition, du risque de déclin moteur, de baisse du moral…


Un dispositif de télésuivi a été installé par le Centre régional de référence des Maladies Rares SLA et Maladies Neuromusculaires. Il doit permettre de dépister les situations à risque pour les patients à domicile, d'anticiper les complications et d'éviter le sentiment d’abandon.
Plus de 700 patients de l’ex région Midi-Pyrénées atteints de lourdes maladies neurodégénératives sont accompagnés en télésuivi.
 

Des nouvelles façons de travailler

Le directeur du Samu 31, Vincent Bounes reconnait cet aspect positif du confinement et de la lutte contre l'épidémie : "le covid nous a donné un coup de pied aux fesses pour avancer différemment". 
Le coronavirus a contraint les médecins à touver d'autres solutions pour éviter l'hospitalisation systématique aux patients. 

"On réfléchit tous à de la télémédecine, de la téléconsultation, du télésuivi, du télédiagnostic. Et s’il y a besoin de moyens dans l’hôpital public, c'est de ça dont on va avoir besoin : c’est nous accompagner dans cette transformation, " souligne le médecin.

Pour éviter les risques de contagion et faire face à la pandémie, les médecins ont changé leur façon de travailler. Les citoyens, eux, ont probablement appris à ne pas solliciter trop rapidement et trop systématiquement un service d'urgence. Le système de santé et l'usage qu'en font les citoyens ne seront plus jamais comme avant.
 
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