A Toulouse, un "gilet jaune" se fait menacer après la divulgation de son passé de militant politique

Une manifestation de "gilets jaunes" déclarée en Préfecture a réuni une quarantaine de personnes à Toulouse, ce samedi. Une initiative lourdement décriée au sein du mouvement, notamment après la parution d'un article évoquant le passé militant au sein du RN de l'un des organisateurs.

Pour la 12e semaine de mobilisation, trois "gilets jaunes" ont voulu organiser une manifestation "pacifique" et "sans débordement". Parmi eux, un trentenaire qui a pris l'initiative de déclarer l'itinéraire du cortège en Préfecture avant le défilé, ce samedi 2 février. Ce qui lui a valu un torrent d'insultes et de menaces sur Facebook.

"Qu'il ne mette pas les pieds à Jean Jaurès ! De toute façon il est repéré !", "C... de militant Front National", "Fasciste" et beaucoup d'autres menaces reçues en messages privés. Le déferlement de haine a commencé après la publication d'un article sur son engagement politique passé au Rassemblement national (ex-FN).
 
Un article "diffamant", selon l'organisateur, où il est qualifié de "Gilet bleu Marine". Il di vouloir porter plainte, notamment pour mise en danger de la vie d'autrui, en raison de la photo d'illustration de l'article où son visage apparaît.

"Je ne milite plus pour le RN, je n'ai jamais été élu et jamais été candidat sous cette étiquette. Oui j'ai été militant, mais c'était dans ma vie passée et ça aurait dû rester dans le passé, nous dit-il. On fait tous des erreurs, c'en était une. Et mon engagement auprès des « gilets jaunes » n'est pas politique."

Selon l'auteur de l'article, l'ensemble des informations publiées sont "rigoureusement exactes", il aurait seulement refusé de "censurer des informations" à la demande de l'intéressé.

 

"On a mis ma tête à prix"


Le "gilet jaune" dénonce, au sein du mouvement, des manifestants qui "ne veulent pas mener leurs actions dans le respect de la démocratie". Et malgré les menaces reçues sur les réseaux sociaux, le trentenaire ne compte pas porter plainte contre ses harceleurs.

"Je n'ai pas à me justifier de mon engagement passé. Si j'avais été socialiste, personne n'aurait rien dit", dénonce-t-il en évoquant une vague "anarchiste et extrêmiste" au sein du mouvement.
 
L'organisateur, qui a préféré rester anonyme, a participé à sa mobilisation ce samedi mais il l'assure : ce sera sa dernière. "On a mis ma tête à prix, déplore-t-il. Je ne veux pas prendre de risque et c'est triste d'en arriver là, mais je militera depuis chez moi."

Le "gilet jaune" qui habite Toulouse depuis un an a déjà quitté son Jura natal à cause de son engagement politique. "On m'avait agressé physiquement et verbalement", rapporte-t-il. Venu en Haute-Garonne pour refaire sa vie, il est maintenant, dit-il, "dans la même galère qu'avant". Et il regrette la divulgation de son ancien engagement qui a : "tué toute la confiance qu'on pouvait avoir en moi".

La manifestation qu'il a organisée a réuni une cinquantaine de personnes. "Pour moi, ce n'est pas un échec, assure-t-il. On a montré qu'on voulait l'apaisement et c'est tout ce qui compte." Les deux cortèges ont en tout cas pris soin de s'éviter, ce samedi dans les rues de Toulouse.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité