Selon les syndicats, 90 % des employés du centre d'appel de Toulouse d'Engie (ex-GDF/Suez) sont en grève ce mardi contre un projet de délocalisation à l'étranger des services clients.
Le mouvement de grève dans les services clients d'Engie, lancé à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, CFE-CGC et EeFO pour protester contre la délocalisation des activités clientèle et "défendre l'emploi en France", semblait bien suivi mardi, selon de premières remontées syndicales.
"Il y a une forte participation, avec un taux de grévistes de 90%" sur le site de Toulouse et de "100% à Orléans", a dit à l'AFP Patricia Chastan (CFE-CGC). Selon Pascal Picard (CFDT), le taux de grévistes était également de "100% sur les sites de Quimper et La Baule, 70% à Montpellier et d'environ 50% à Bagneux", en région parisienne. La participation dans les autres sites (Dunkerque, Montigny-lès-Metz, Villeurbanne, Annecy...) n'était pas encore connue.
Interrogé par l'AFP, le groupe énergétique a indiqué qu'il disposerait des chiffres en début d'après-midi.
A Toulouse, une quarantaine de salariés se sont rassemblés devant le site, avec des pancartes proclamant "Non à la délocalisation de nos emplois !". "On est réuni depuis 8H00. Les salariés s'inscrivent dans une action qui dure", s'est félicitée Mme Chastan. "Notre revendication, c'est de défendre l'emploi en France".
L'intersyndicale dénonce "l'offshorisation+des emplois" et accuse l'Etat, actionnaire de référence du groupe énergétique, de "cautionner" les choses "par son inaction".
L'activité service client du groupe est déjà "externalisée à 80%", majoritairement encore à des prestataires (centres d'appel) en France, a expliqué Patricia Chastan. Mais Engie veut "intensifier" la délocalisation à l'étranger de ces services, pour passer de 20% à "30%" à la fin de l'année, a-t-elle ajouté.
En mai, la CGT s'était indignée que "plus de 20% de l'activité externalisée" soit "désormais délocalisée à l'étranger". Le syndicat avait cité le Maroc, l'Ile Maurice et le Portugal. Selon l'intersyndicale, des activités vont désormais être délocalisées vers "le Cameroun et le Sénégal".
Engie explique de son côté avoir "lancé en 2016 avec ses prestataires une expérimentation consistant à réaliser certaines activités de relation clientèle (...) hors de France, et l'a pérennisée au vu des bons résultats". "Cette démarche vise à répondre à la nécessité de l'entreprise de réduire ses coûts", a ajouté le groupe, en soulignant que les postes concernés n'étaient pas "ceux de salariés Engie".
En interne, environ 1.200 salariés travaillent dans les centres de relations clientèle, a précisé la CFE-CGC.