Toulouse : il vise l'hélicoptère avec un laser pendant la manifestation des gilets jaunes et écope d'un an de prison

Un gilet jaune toulousain a été condamné à un an de prison ferme ce lundi 21 janvier. Il était poursuivi en comparution immédiate pour avoir notamment utilisé un laser contre l'hélicoptère de la gendarmerie lors de la 10 ième manifestation des gilets jaunes dans la ville.

A t’on frôlé la catastrophe samedi 19 janvier à Toulouse lors de la dernière manifestation des gilets jaunes ?
On peut le croire après avoir assisté à l’audience de ce lundi au tribunal correctionnel.
Ce jour là, en comparution immédiate, un manifestant est poursuivi notamment pour avoir visé avec un faisceau laser, l’hélicoptère qui survolait la place du capitole.

Il a 31 ans. Travailleur indépendant, il est agent commercial pour un revenu d’environ 1100 euros par mois, il est hébergé chez sa mère.
ll explique avoir vu le mouvement des gilets jaunes dans les médias et sur les réseaux sociaux et avoir senti l’envie d’aller manifester. C’était, dit-il, la première fois de sa vie qu’il manifestait. 

L’hélico a commencé à survoler le capitole, les gens étaient en euphorie, à faire des bras d’honneur, ça m’a poussé à utiliser le laser pour apporter un geste mais j’ai visé la partie sous l’hélico, la carlingue pas le poste de pilotage. 
C’est de la déstabilisation, l’hélicoptère était peut être à 2 kilomètres, dit le prévenu.
 

Le pilote ébloui doit remettre les gaz à deux reprises

Le pilote de l’hélicoptère de la gendarmerie est présent à l’audience.
Le président avait déjà expliqué que le laser avait ébloui la cabine de pilotage, que la visibilité était devenue très compliqué. Ce serait l'équivalent d'un coup de poing sans l'action mécanique.

Le gendarme précise :

Lorsque l’on a survolé le capitole on était entre 500 et 800 mètres, le faisceau (laser) nous suivait (…) au 5ième ou 6 ième coup de laser on a décidé de focaliser sur cette personne. Avec les phares plus la caméra et le suivi en thermique, on a enregistré entre 12 et 15 fois le faisceau. Cela nous a permis de donner un signalement vestimentaire, la couleur du masque, des vêtements, un petit sac à dos et un brassard réfléchissant. 


Un policier également présent dans l’appareil explique : "la caméra avec zoom spotter nous permet de donner un signalement précis , on l’a suivi pendant 20 minutes dans les rues dans l’espoir qu’un équipage au sol puisse l’interpeller. On ne l’a plus lâché, on ne l’a jamais perdu de vue ".

Des policiers en civil qui circulent à moto, informés par l’hélicoptère, le repèrent une première fois et sont visés eux aussi par le laser. Ils doivent se protéger le visage. Le laser qui a été saisi est un laser de catégorie 3 très puissant. Un peu plus tard, l’homme vise également des policiers équipés de flashball. Le prévenu explique avoir voulu éviter que des gens soient blessés gravement par les tirs de flashball des policiers.
Il est finalement interpellé à 21 h30.
 

Un laser très puissant

Le procureur rappelle la dangerosité de l’arme utilisée, un laser puissant qui peut produire des lésions irréversibles sur les yeux et qui a inondé la cabine de pilotage contraignant le pilote à remettre les gaz à deux reprises après avoir perdu de l’altitude.
Le procureur requiert 3 ans de prison ferme.

"Mon acte est répréhensible mais je suis juste une personne, un gilet jaune. Certes le laser c’est pas bien mais si demain on apprend  que quelqu’un a été condamné pour un laser, il est possible que samedi prochain il y ait 40 lasers ".
" Merci de votre conseil ", lui répond le président rappelant au prévenu que le tribunal est spécialiste en dosage.

L’avocat de la défense plaide la naïveté.
"Il aurait pu provoquer la chute de l’hélicoptère. Est ce qu’il le sait ? Je pense qu’il ne le sait pas. On doit rester sur une leçon éducative et non pas une leçon coercitive. Heureusement, il n’ya pas eu de victimes."

Après délibérations, il est condamné à un an de prison ferme. 30 mois d’emprisonnement dont 18 mois avec suris.
 
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