FACT-CHECKING - Vidéos à l'appui, des manifestants affirment que samedi 12 janvier les hélicoptère de la gendarmerie ont servi à arroser les manifestants de gaz lacrymogène. On vous explique pourquoi c'est faux.
C'est une vidéo virale qui circule depuis ce week-end. Elle est prise, à Toulouse, par une manifestante, dos à la façade du Capitole, qui filme des grenades lacrymogènes qui "tombent du ciel" sur le côté droit de la place du Capitole pendant les affrontements entre les forces de l'ordre et une partie des manifestants.
A gauche de l'image, l'hélicoptère de la gendarmerie qui survole chaque samedi les manifestations et permet de guider les forces de l'ordre au sol.
Pour la manifestante, qui commente en direct sa vidéo, cela ne fait pas de doute : les lacrymos qui "pleuvent" viennent de l'hélicoptère. On verra plus bas que ce n'est pas le cas, mais voici d'abord la vidéo en question.
Cette vidéo a rapidement été relayée par les comptes des Gilets jaunes notamment sur le mode "dans quelle démocratie peut-on tirer sur des manifestants depuis un hélicoptère ?".
Au total, sur différents comptes, la vidéo totalisait plusieurs centaines de milliers de vues lundi matin.
Mais, non, l'hélicoptère qui survolait alors la place du Capitole n'a pas tiré de lacrymos sur les manifestants. Même si, reconnaissons le, la perspective et la mauvaise qualité de la vidéo peuvent donner cette impression.
La vérité est plus terre à terre, moins aérienne. En fait, les policiers se trouvaient alors de l'autre côté de la place, devant le Grand Hôtel de l'Opéra et tiraient des lacrymos en cloche, comme on peut le voir sur cette autre vidéo, prise quasiment au même moment par un journaliste de France 3 situé donc de l'autre côté :
Situation apocalyptique 0lace du Capitole #Toulouse #GiletsJaunes pic.twitter.com/xrBTMTJaHg
— Fabrice VALERY (@FabValery) 12 janvier 2019
Le plus souvent on fait des tirs en cloche, pour éviter les blessures graves, précise une source policière. Jamais d'un hélicoptère, c'est complètement loufoque.
Les lacrymos doivent être tirées vers le haut par les policiers et quand la grenade arrive au sommet de sa course elle explose et laisse séparer plusieurs galets de gaz lacrymogènes, un peu comme un feu d'artifice.
Le même débat a eu lieu sur les réseaux sociaux au sujet de ces images de Nîmes datant du même samedi 12 janvier. Si la vidéo peut donner l'impression que les explosions proviennent de l'hélicoptère au fond dans l'image, il s'agit bien du même phénomène : les lacrymos sont tirées en cloche depuis le sol.Une nouvelle fois, même si les choses peuvent paraître évidentes, méfiez-vous des images qui circulent, de leur interprétation erronée et regardez bien quelles sont les sources qui diffusent de telles infos.