A Toulouse, l'association Sportis cherche à développer un réseau de clubs sportifs prêts à accueillir des populations de migrants ou de réfugiés, pour faciliter leur arrivée, et favoriser leur intégration.
Le rendez-vous est désormais régulier… Tous les jeudis soirs, depuis un mois, la place du Capitole est le point de départ d’un entraînement de course à pied un peu particulier. Pendant une heure, les joggers toulousains de l’association Run In Toulouse accueillent dans leur groupe des réfugiés ou des demandeurs d'asile pour une sortie commune sur le bitume de la ville rose.
Quel que soit leur niveau, ces exilés ont ainsi l’occasion de renouer avec une pratique sportive tout en rencontrant des partenaires d’entraînement, l’idée étant de constituer des binômes «local-migrant » pour favoriser l’insertion sociale de ces réfugiés.
Des réfugiés porteurs d'une culture sportive
L’O.N.G Sportis (Sport International Solidaire), dont le siège est basé à Samatan dans le Gers, est à la source de ce projet. Elle cherche à développer à Toulouse un réseau de clubs de sport prêts à accueillir ces populations de migrants ou de réfugiés.Pour Xavier Serry, directeur de cette association créée il y a quatre ans, « les réfugiés sont porteurs d’une culture sportive. Ils ont déjà soit une pratique personnelle, soit une culture de leurs pays d’origine qui les ramène à un sport qu’ils connaissent, sans forcément l’avoir pratiqué. Il y a parmi eux des vrais sportifs… Ici à Toulouse, nous avons un vrai marathonien, originaire d’un pays de la Corne de l’Afrique… On voudrait lui trouver un club d’athlétisme, pour qu’il puisse suivre des programmes d’entraînement de son niveau."
L’association cherche avant tout à intégrer par la pratique sportive des réfugiés « en manque » d’activité physique ou des sportifs du dimanche qui n'ont plus l’opportunité de chausser les baskets ou les crampons…Elle s’adresse aussi à un public plus familial, les femmes ou les enfants qui n’ont parfois jamais eu l’occasion de pratiquer un sport dans les pays qu'ils ont quittés.
Des clubs d'accueil pour les réfugiés
Après avoir bâti plusieurs projets de solidarité par le sport à Paris ou à l’étranger, au Liban notamment, Sportis cherche depuis peu à nouer des liens avec des clubs d’accueil toulousains. Outre l’association de course à pied Run In Toulouse, deux clubs multisports ont répondu à l’appel: le S.C.N.T (Sporting Club Nord Toulousain) ainsi que le G.N.T (Groupement Nautique Toulousain). L'O.N.G gersoise est épaulée dans ses démarches de rapprochement entre "locaux" et migrants par un réseau d'étudiants toulousains en soutien aux exilés et réfugiés, le RETSER."Le but", selon Xavier Serry, "c'est aussi que ces réfugiés ne payent pas directement le coût d'une licence ou d'une inscription dans un club. Il existe certains fonds mis en place par l'Europe ou l'Etat français, qui permettent de financer ces prises en charge." A plus long terme, Sportis veut aussi déceler des réfugiés ayant des profils d'animateurs, capables pourquoi pas de prendre en main une activité qu'ils maîtrisent. L'association cherche à élargir au maximum la palette de sports proposés à ces populations exilées... En dehors des sports "classiques", Sportis souhaite aussi orienter ce public de réfugiés vers le yoga, la sophrologie, la marche à pied, ou encore la randonnée en montagne.