La famille de Mahge, originaire du Nord de l'Irak, appartient à la communauté yézidie. Persécutée par l'Etat Islamique, qui a tué son mari, Mahge fait partie des 100 veuves accueillies par la France. Sept familles ont été logées en Lozère. Une issue de secours possible grâce aux associations.
Dans cette maison sur les hauteurs d'une petite ville de Lozère, vit Mahge et ses trois fils. Cette famille yézidie, originaire du Nord de l'Irak, s'est installée ici il y a deux semaines, après quatre longues années dans le camp de réfugiés d'Ashti, à Erbil.
Depuis le début du conflit en Syrie, la communauté yézidie est persécutée par l'Etat Islamique. Le mari de Mahge fait partie des victimes. Il a été tué lors du massacre du Sinjar, en août 2014.En France, je peux me sentir en sécurité avec mes enfants, ils peuvent aller à l'école pour apprendre une nouvelle langue, une nouvelle culture. Et ici, surtout, il y a la paix, je n'ai pas trouvé cela en Irak.
-Mahge, réfugiée yézidie
100 veuves yézidies protégées
Le président Emmanuel Macron a décidé, en octobre dernier, d'accueillir en France 100 veuves issues de cette communauté et leurs enfants, et de les protéger des atrocités dont elles sont victimes. Les familles, sélectionnées par des fonctionnaires français sur place, ont commencé à arriver à l'aéroport de Toulouse en décembre dernier. Sept familles se sont installées en Lozère. Leur localisation ne peut pas être donnée pour des raisons de sécurité.
Cette paix retrouvée, Maghe la doit à l'Etat, qui prend en charge les dépenses (loyers, courses) pendant un an, mais aussi à l'implication de l'association Habitat et Humanisme. Des travailleurs sociaux l'accompagneront pendant cette année, pour que cette famille du bout du monde trouve sa place dans cette nouvelle société.Je remercie la France car ce que je ressens maintenant, ce sentiment de bien-être, je ne l'avais plus ressenti depuis des années.
- Mahge
À terme, Mahge devra se débrouiller seule. Un coup de pouce pour effacer les horreurs du passé et tenter de retrouver une vie presque normale. Prochaine étape, l'obtention du titre de séjour.
On a l’ouverture des droits à réaliser, c’est-à-dire contacter toutes les caisses, que ce soit les droits à la sécurité sociale, les visites médicales obligatoires en France, la scolarisation des enfants, et puis l’explication, puisqu’il y a un écart qu’on explique au quotidien à ces familles entre les dispositifs irakiens et la législation française.
- Alain Poux, responsable de l'association "Habitat et Humanisme" Gard