La fête foraine de Toulouse n'aura pas lieu. Les forains ont été avertis le 31 mars. La ville dit ne plus pouvoir accueillir les quelques 130 stands et attractions. Aucune solution n'a été proposée.
Fini les trains fantômes et les barbes à Papa. Il n’y a plus de place pour la fête foraine à Toulouse. Les forains disent avoir été mis devant le fait accompli. Lors d’une réunion avec la municipalité toulousaine le 31 mars dernier, on leur a annoncé que la ville n’était plus en mesure de les recevoir.
Il y a quelques années, la fête foraine installée habituellement dans le quartier Saint-Michel avait été déplacée près du Zénith. Un quartier un peu à l’écart de l’hyper-centre.
"On avait eu du mal les deux, trois premières années", reconnaît Eric Daveque qui gère un manège d’auto tamponneuses. "Il a fallu habituer les gens à ce changement". Et les forains y ont perdu selon lui car la fête qui fonctionnait bien à Saint-Michel, week-end et semaine compris, n’a pas retrouvé tout son public dans le quartier du Zénith. Les manèges étaient loin de faire le plein les jours de semaine, mais le samedi on pouvait compter jusqu’à 6 000 ou 7000 personnes.
Un coup dur pour les 130 forains
"Maintenant, que nous avons nos repères, ils nous mettent dehors", dit Eric Daveque. "La moindre des choses aurait été d’en parler. Il n’y a pas eu de concertation." La fête était prévue sur une période de trois semaines du 17 septembre au 10 octobre. Un coup dur pour les 130 commerçants qui viennent chaque année à Toulouse et qui ont d'importantes difficultés financières en raison de la crise du Covid. Selon les forains, la ville évoque des difficultés pour l'accueil sur le parking du Zénith. Un quartier en pleine construction qui n'offrirait plus suffisamment de place pour installer tous les manèges. Des problèmes de nuisances sonores auraient également été évoqués.
Une décision difficile selon la mairie
Contactée par France 3 Occitanie, la municipalité confirme cette information. "Ils étaient sur un site provisoire," dit Cécile Dufraisse, adjointe au maire de Toulouse chargée de l'occupation du domaine public. L'élue précise que le développement de la Cartoucherie va supprimer 1 300 places de stationnement sur le parking du Zénith. Il n'y a donc plus assez de place. "C'est une décision difficile de supprimer la fête Saint-Michel. Nous avons essayé de trouver un autre site mais malgré nos recherches nous n'avons pas de solution à proposer." L'adjointe au maire souligne que de nombreux paramètres devaient être pris en compte : trouver un site de six hectares protégé des éventuelles nuisances. "C'est difficile pour eux je le comprends mais aujourd'hui il n'y a rien qui ressort."
"Il y a 30 ans, rappelle Eric Daveque, il y avait une dizaine de fêtes dans la ville rose, aux Minimes, à la Roseraie, à la Colombette…Maintenant, c’est fini, regrette-t-il, il n’y a plus de place sur le domaine public". Aucune solution n'a été proposée aux forains ni pour cette année ni pour les années à venir.
Dans certaines grandes villes comme Bordeaux on continue à accueillir des fêtes foraines. Place des Quinconces, la fête a lieu deux fois par an.