Maillon essentiel dans la lutte contre les effets indésirables des médicaments, le centre de pharmacovigilance de Toulouse est depuis le début de la campagne de vaccination très sollicité par les patients et les professionnels de santé. Les vaccins anti covid sont sous haute surveillance.
Les appels ne s’arrêtent pas. Niché dans les étages de la faculté de médecine, le centre de pharmacovigilance est depuis le début de la campagne de vaccination débordé. 8 appels sur 10 concernent des questions ou signalements autour de la vaccination contre le Covid.
Ici, des internes en médecine ou en pharmacie répondent aux sollicitations des patients vaccinés et même des professionnels de santé.
Alix Delage fait partie de l’équipe d’astreinte pendant une semaine : « on a beaucoup de questions de personnes qui ont eu des effets indésirables à la première dose et qui se demandent s’ils peuvent encore se faire vacciner ou s’ils doivent changer de vaccin ».
Une activité multipliée par quatre
À chaque appel, les cas sont traités, analysés et enregistrés dans la base de données régionale de la pharmacovigilance, puis sont transmis à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé « Un pharmaco titulaire récupère et traite tous les cas reçus et les analyse en fonction du degré d’urgence. S’il y a un décès ou un cas grave, on le traite dans les 24 heures », explique Halek Bagheri, directrice adjointe du centre.
Cette année, avec la vaccination, l’activité de son établissement a été multipliée par quatre : « on est passé d'environ 2.000 à 2.400 cas par an à 4.000 cas. Depuis janvier, deux fois plus de dossiers ont été créés que durant toute l’année 2020 ».
Un certain nombre de recommandations ont été émises pour les professionnels de santé et les patientes pic.twitter.com/LCRAd6XKDO
— Réseau Fr CRPV (@Reseau_CRPV) June 1, 2021
Des appels nombreux, mais pas d’explosion des effets indésirables
Une activité en plein boom qui ne signifie pas que les effets indésirables sur la vaccination explosent. Margaux Lafaurie, assistante spécialiste, tient à le rappeler : « du fait du nombre de patients exposés, forcément on a plus de réponses, cela ne veut rien dire sur la balance bénéfice risque, la majorité des appels reçus sont des cas non graves ». Éruptions cutanées, fourmillements dans les membres, fatigue, sont les effets indésirables les plus récurrents. « On rassure surtout les patients, mais c’est parfois difficile de savoir si c’est lié ou non au vaccin », indique Tanguy Taillefer de la Portalière, interne en pharmacologie.
Quel que soit le dossier « Il y a toujours une enquête où l’on récupère les données chronologiques et les facteurs de risques du patient », précise la docteure Baghari.
Si vous rencontrez des effets secondaires suite à la prise d’un médicament ou de l'injection d'un vaccin, vous pouvez le signaler directement par téléphone ou par internet sur le portail du ministère de la Santé.