A l'appel de trois syndicats, les salariés d'Airbus Defence and Space Toulouse ont débrayé une heure, ce mardi 15 mars au matin. En cause : des revalorisations salariales jugées insuffisantes.
8h45-9h45 : une heure de débrayage, ce mardi 15 mars, pour réclamer de meilleures augmentations de salaires. A l'appel de trois organisations syndicales, la CGT, la CFDT et l'UNSA, le personnel d'Airbus Defence and Space était invité à se mobiliser, afin de peser dans les négociations salariales annuelles.
Les propositions de la direction ne sont, pour le moment, pas du goût des syndicats :
- 3,2 % d'augmentation en juillet 2022
- 2 % d'augmentation en juillet 2023
Pour les représentants du personnel, la direction d'Airbus Defence and Space doit revoir sa copie : ils estiment en effet que ces mesures ne sont pas de nature à rattraper l'année 2021 durant laquelle la politique salariale avait été "faible et très injuste" selon eux. Et surtout, elles ne couvriront pas l'inflation déjà en cours en 2022.
Bénéfices records
En outre, les syndicats remettent ces négociations obligatoires dans un contexte de résultats records pour le groupe : "On est bien loin des 10 % accordés à Guillaume Faury [le PDG d'Airbus, NDLR] début 2022 !", peut-on lire sur le tract signé par les trois organisations syndicales.
"On n'est pas si sur-payé que ça", explique Benoît Thibault, délégué CGT chez Airbus, "surtout ces dernières années. L'année dernière, on a perdu de l'argent, on était en-dessous de l'inflation. Il y a des salariés, notamment des jeunes, qui sont juste au minima de la convention collective et c'est très difficile pour eux de boucler les fins de mois".
Elisabeth, salariée, renchérit : "Comment peut-on comprendre une augmentation de 10 % pour les hauts dirigeants et se contenter d'une augmentation générale actuelle pour les salariés de 2,6 % ?"
"Les jeunes ingénieurs sont en train de se barrer", explique Michel Molesin, salarié. "Ils ont fait partir les vieux avec un plan social et en prétextant le Covid. C'est tout ça qui fait qu'il y en a marre".
"Maintenir une compétitivité forte"
De son côté, la direction d'Airbus dit "regretter cette approche" : pour elle, il s'agit de "sécuriser" les années 2022 et 2023 en proposant une politique salariale d'un niveau de 6,2 %.
Les propositions de la direction visent à la recherche du meilleur équilibre entre les attentes exprimées par les salariés en termes de pouvoir d'achat et le nécessaire maintien d'une compétitivité forte pour l'entreprise malgré un contexte qui reste difficile et incertain.
Airbus
De nouvelles réunions de négociations sont d'ores et déjà prévues demain, mercredi 16 mars.