Le 17 février 2022, l'avionneur européen a annoncé son bilan de l'année passée. Airbus réalise un bénéfice historique de 4,2 milliards d'euros. La CGT demande que cet argent n'aille pas seulement aux actionnaires, mais aussi aux salariés.
"2021 année record pour Airbus avec 4,2 Md€ de bénéfice net : de l'argent pour le social, il y en a !". Le slogan de la CGT ne laisse pas de doutes. Le syndicat (qui n'est que le 4ème syndicat chez l'avionneur, après F.O, la CGC et la CFTC) n'est pas content et le fait savoir. Pourtant, son employeur a réalisé une très belle année 2021, les chiffres sont revenus dans le vert. Mais le syndicat estime qu'il y en a surtout pour les actionnaires. En clair que l'argent est mal redistribué.
L'avionneur européen explique ces très bons résultats par la hausse des livraisons d'avions commerciaux (611 avions, soit 8% de plus qu'en 2020), à "la bonne performance" des activités spatiales et de défense ainsi qu'à la division hélicoptères et à "l'attention portée à la réduction des coûts et à la compétitivité".
Alors où est le problème ? "On a beaucoup demandé d'efforts aux salariés. Dès 2020, on a remercié de nombreux intérimaires, on a mis en place le gel des salaires, les conditions de travail ont été durcies et Airbus a exercé une pression sur les sous-traitants" explique Michel Molesin, le coordinateur CGT du groupe Airbus.
Redistribuer les bénéfices aux salariés
"Nous savions que la crise n'était que conjoncturelle et d'ailleurs les chiffres 2021 le démontrent. En fait, Airbus a globalement profité de la crise, au détriment de certains autres acteurs économiques" déplore t-il. "Aujourd'hui ce sont des dividendes qui sont reversées aux actionnaires. L'argent public a permis aux grands groupes de bien s'en sortir".
Si le syndicat publie ce tract aujourd'hui, ce n'est pas complètement un hasard. Des négociations sur les salaires vont bientôt commencer et c'est peut-être aussi une façon de mettre la pression sur le groupe européen. "Après le gel des salaires, on sait qu'il y aura des primes d'intéressement qui vont être versées aux salariés" rappelle Michel Molesin, le coordinateur CGT du groupe Airbus. "On veut une augmentation des salaires, mais aussi de la masse salariale... en clair, qu'Airbus embauche du monde, pour faire face à la demande" argumente-il. Rappelons que début janvier, Airbus a annoncé le recrutement de 6000 personnes dans le monde.
Quid du secteur "Recherche et développement" ?
On l'aura compris, la CGT demande donc qu'une partie de ces bénéfices soient redistribués aux salariés. Mais pas que... Le syndicaliste regrette aussi que les investissements dans la branche "Recherche et développement" d'Airbus soient en baisse, alors qu'il y a une année record en matière de bénéfices. En d'autres termes, pourquoi ne pas investir dans ce secteur d'avenir ? "On ne pas dire qu'on va vers un avion décarboné en 2035 et parallèlement baisser ce budget là. Ce n'est pas si simple un avion à hydrogène. C'est contradictoire de ne pas mettre de l'argent dans la recherche, alors que toute la filière s'oriente vers un avion plus propre" déplore t-il.