A l'occasion d'un nouveau CCE d'Air France à Paris, les salariés du groupe manifestent à Paris et à Toulouse. L'intersyndicale dénonce pêle-mêle les poursuites judiciaires liées aux événements du 5 octobre et le plan social qui menace 2 900 emplois. 

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A nouveau mobilisés, les salariés d'Air France devraient être nombreux dans les rues de Paris et de Toulouse, jeudi 22 octobre, à l'occasion du nouveau CCE qui s'ouvre à Paris.

Dans la ville rose, les salariés d'Air France Industrie (filiale du groupe en charge de la maintenance des avions) ont prévu de se rendre en cortège à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Là, ils seront rejoints par des salariés d'Air France de l'escale et des autres sites. 
L'intersyndicale CGT-FO-UNSA-SUD dénonce le plan social annoncé par la direction et qui concerne 2 900 emplois. Elle demande également l'arrêt des poursuites contre les salariés interpellés et mis en examen pour violences en réunion et avec préméditation.

Les organisations syndicales en appellent à la responsabilité de l'Etat, "propriétaire moral d'Air France" et demandent la mise en place d'une feuille de route tripartite entre Etat-Syndicats-Direction pour définir les investissements futurs et le maintien de l'emploi.

Air France qui a déjà perdu 5.500 postes entre 2012 et 2014, est dans la tourmente depuis que direction et pilotes ont échoué à s'entendre
sur un plan de productivité et de croissance, prévoyant que tous les navigants volent une centaine d'heures de plus par an.
Faute d'accord, la compagnie avait présenté au CCE du 5 octobre, un plan alternatif de "restructuration" menaçant 2.900 emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1.700 au sol) sur 2016-2017.

Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a affirmé dimanche que la deuxième phase du plan, en 2017, pourrait être "évitée" si un accord intervenait sur de nouveaux efforts de productivité d'ici à début 2016.
Mais la première phase est lancée, et les suppressions de postes qui vont avec, "moins d'un millier", a dit M. de Juniac.

Les principales dates de la crise à Air France
  • 22 janv : Annonce d'un plan de départs volontaires visant 500 postes au sol et 300 en cabine.
  • 30 avril : Le plan "Perform 2020" prévoit que le groupe Air France devra réduire ses coûts de 1,13 milliard d'euros d'ici à 2017.
  • 5 octobre : Faute d'accord avec les pilotes sur de nouvelles mesures de productivité, la direction présente en CCE un plan de restructuration menaçant 2.900 emplois. En marge, 2.500 salariés manifestent, des violences éclatent. Pris à partie, deux dirigeants d'AF, dont le DRH Xavier Broseta, s'enfuient, chemises déchirées, en escaladant des grilles. Sept personnes sont blessées dans la bousculade selon la direction. Les images sont diffusées dans le monde entier et le Premier ministre Manuel Valls estime que "ces agissements sont l'oeuvre de voyous".
  • 12 octobre : cinq salariés sont interpellés par la police chez eux au petit matin et placés en garde à vue. Mis à pied, ils doivent être jugés le 2 décembre pour des "violences en réunion".
  • 14 octobre : Le président François Hollande, à qui deux membres de la CGT ont refusé la veille à Saint-Nazaire de serrer la main, stigmatise "la brutalité" d'où qu'elle vienne et appelle au dialogue social pour préserver l'emploi.
  • 18 octobre : Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, chiffre à près d'un millier le nombre d'emplois supprimés en 2016 et dit que la deuxième phase du plan, en 2017, pourrait être "évitée" si les négociations avec les syndicats sur des efforts de productivité aboutissent d'ici au début de l'année prochaine. Le lendemain, le président Hollande juge possible "d'éviter les licenciements".

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