Suite à l’appel national lancé par le collectif ANV Cop21, une marche pacifique et citoyenne se déroule ce samedi après-midi à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Une mobilisation suivie par une quinzaine d’associations toulousaines.
Une marche pour "revenir sur terre". Cette mobilisation en faveur de la réduction du trafic aérien se déroule dans un contexte particulier où l’industrie de l’aéronautique est lourdement impactée par l’épidémie de covid-19. A Toulouse, une quinzaine de collectifs qui militent pour une réduction du trafic aérien vont marcher aujourd'hui au départ de Blagnac et en direction de l’aéroport Toulouse-Blagnac.
En vidéo, le reportage de Christine Ravier, Ayham Kalaf et Johan Touleron
✊ SE MOBILISER POUR LE VIVANT | Le nécessaire atterrissage du secteur de l'aéronautique à Toulouse ?♀️? ⚠️ La...
Publiée par ANV COP21 Toulouse sur Mardi 29 septembre 2020
Pour le collectif ANV Cop21, l’impact de l’aviation civile sur le dérèglement climatique est sous-évalué. L’industrie de l’aviation annonce 2,5% d’émission de gaz à effet de serre, alors que pour le collectif la filière est responsable de plus de 7% de l’empreinte carbone en France.
On va droit dans le mur, l’effondrement des systèmes écologiques est déjà en cours, il faut mettre en place des alternatives pour faire décroître le trafic aérien.
Réduire le trafic aérien
70 % du trafic en France concerne les longs courriers. Aujourd’hui la moitié des déplacements en avion est effectuée par 2% de la population . Le système de transport tel qu’il est pensé ne sert qu’une petite partie de la population.Les subventions massives des pouvoirs publics ne doivent pas se faire contre d’autres mobilités à faible empreinte carbone, c’est aussi un modèle injuste socialement et fiscalement.
"Le trafic aérien doit décroitre", les collectifs s’opposent aussi aux projets de construction d’extension ou d’aménagement des aéroports en France. "Des alternatives existent et il faut que les pouvoirs publics s’en saisissent".
Pour le collectif, les subventions régionales et locales aux aéroports doivent être supprimées et réorientées en faveur des secteurs non polluants d’intérêt collectif.
Réduire le trafic aérien, le seul moyen de rester sous le seuil des 2 degrés d’ici 2050.
Reconversion des emplois du secteur
Quentin en est bien conscient, réduire le trafic aérien c’est aussi toucher à l’emploi de ce secteur déjà impacté par la crise du coronavirus. Le collectif demande un plan de reconversion de l’industrie et des emplois du secteur de l’aéronautique où les salariés pourraient participer à la réorganisation du système de mobilité intégré à la réalité des territoires.Pour Quentin, "il faut changer de modèle, repenser le tourisme de masse, favoriser et redynamiser le tourisme local, les mobilités douces et développer le réseau ferroviaire".
La covid impacte massivement notre économie, une crise qui permet aussi de prendre conscience de la fragilité des écosystèmes. "La forme économique actuelle participe à la destruction de notre environnement ".
Le collectif pose la question de Comment s’organiser pour faire en sorte que ce ne soit plus comme avant. Il souhaite par un mouvement collectif et citoyen proposer des alternatives et une transformation de notre système à plusieurs niveaux .
L’avion vert : "une supercherie"
Le collectif s’appuie sur le rapport Shift Project : le transport aérien fait partie des quelques secteurs pour lesquels il n’existe pas, à court ni à moyen terme, d’alternative technologique "décarbonée".L’idée de croissance verte est une supercherie explique Quentin. "Ces fausses promesses de l’avion vert nous dirigent en fait vers une augmentation des émissions du secteur aérien qui consommerait l’équivalent du budget carbone de la France en 2050", explique Quentin.