La reprise progressive du trafic aérien est prévue ce lundi 11 mai à l’aéroport de Montpellier-Méditerranée. Mais pour toutes les autres villes desservies par l’avion, de Nîmes à Perpignan en passant par Béziers, il faudra encore patienter.
Pour la première fois depuis la fin du mois de mars, un avion d’Air France atterrira ce lundi sur le tarmac de l’aéroport de Montpellier-Méditerranée. Son arrivée en provenance de Roissy-Charles de Gaulle est programmée à 15h30. L’appareil reprendra la direction de la capitale à 16h15. Cette rotation est également prévue le vendredi. Mais pendant quelques semaines, aucun autre vol ne sera assuré.
La base Transavia n’est pas remise en cause
Annoncée en décembre dernier, la base de la compagnie à bas coût Transavia n’est pas pour autant remise en cause. Celle-ci avait promis une vingtaine de dessertes. ‘’Le niveau de réservations exceptionnel entre la fin de l’année et le début du confinement mi-mars, explique le président du directoire de l’aéroport Emmanuel Brehmer, l’a convaincu du potentiel de notre site. Et dès que ce sera possible, l’activité prévue pourra démarrer’’.D’ailleurs, aucune des 16 compagnies avec lesquelles la plateforme montpelliéraine travaille n’a fait défaut pour l’instant. ‘’Aucune n’a fait faillite, précise Emmanuel Brehmer. Nous avons pu conserver des contacts avec chacune d’elles. Bien sûr, elles étudient toutes les taux de remplissage possibles de chaque ligne avant de décider de leur reprise. Car ne pas voler coûte cher, mais voler à perte encore plus’."
Des mesures sanitaires drastiques
Le président du directoire de l’aéroport assure que toutes les mesures sanitaires ont été prises. C’est le cas à Montpellier-Méditerranée, du parking jusqu’à la montée à bord, en passant par le traitement des bagages ou les commerces. C’est le cas aussi des compagnies.
La procédure élaborée par Air France est particulièrement détaillée. Le nombre de passagers sera limité. Et tout le monde cherche le parfait équilibre entre la protection des personnes et les nécessités économiques. Mais je vous garantis que 100% du trajet pourra se faire en toute sécurité,
affirme Emmanuel Brehmer, directeur de l'aéroport de Montpellier.
Emmanuel Brehmer attend d’autres directives de l’Etat. Des précisions sur l’organisation de la période estivale devraient être annoncées début juin : "D’ici là, nous faisons tout pour être prêts le moment venu. Nos réajustons d’ailleurs nos plans plusieurs fois par semaine."
Un bilan économique lourd à supporter
La reprise de lundi est possible grâce à une décision gouvernementale interdisant un trafic aérien lorsque la destination peut être desservie par le train en moins de deux heures et demie, ce qui n’est pas le cas pour Montpellier. Mais l’activité n’est en tous cas pas près de revenir à la normale, même si le patron de l’aéroport montpelliérain se dit optimiste : ‘’On devrait pouvoir faire quelque chose cet été’’.
Cette crise va évidemment peser sur les résultats du site qui emploie 2.000 personnes. ‘’Depuis l’arrêt de nos vols, 90% de nos salariés ont été placés en chômage technique, les 10% restants sont en télé travail. Nous ne sommes que deux ou trois physiquement présents. Et aujourd’hui, l’objectif principal est de maintenir les emplois et les salaires’’.
Seule conséquence pour le moment : le décalage dans le temps du plan Ambition 2025, centré sur le respect de l’environnement et la maitrise de l’impact carbone.
A Nîmes, l’activité est ailleurs
Même si aucun vol n’est pour l’instant programmé à l’aéroport de Nîmes Alès Camargue Cévennes, on se dit prêt à accueillir des voyageurs en toute sécurité en deux jours. "Tout est prévu, détaille le directeur de la communication du gestionnaire Edeis, Cyril Godeaux, qu’il s’agisse des distances dans les files d’attente, de la distribution de gel ou de l’installation de plexiglass. Notre objectif est d’abord de redonner confiance et de redonner envie de prendre l’avion."
Pour l’instant, la compagnie Ryanair qui dessert Nîmes, n’a pas encore validé son plan de reprise. Mais les vols commerciaux ne représentent en fait que 10% de l’activité du site gardois. L’aérogare est fermée mais l’aéroport, lui, est toujours ouvert, occupé par les rotations de la Sécurité civile, y compris pour des transports de malades du Covid ou du frêt médical. Ou comme le 4 mai dernier des vols de transfert de personnel soignant pour la compte de l'association Aviation Sans Frontière :
A Béziers, reprise partielle espérée en juin
A Béziers-Cap d’Agde, uniquement desservi par Ryanair, tous les vols ont été officiellement suspendus jusqu’au 21 mai. La compagnie attend des directives plus précises du gouvernement sur le nombre de passagers par avion. "Initialement, explique le directeur de l’aéroport Pascal Pintre, on tablait sur une reprise progressive de l’activité de l’ordre de 15% en juin. Mais on ne sait pas encore si ce sera possible."
Le site biterrois, qui fait travailler plus d’une centaine de personnes, a dû placer ses salariés en chômage partiel. Il espère redémarrer grâce au Royaume-Uni : "Il représente 65% du trafic, précise Pascal Pintre. Et beaucoup de ressortissants britanniques font le trajet pour regagner leurs résidences secondaires. On compte sur eux cet été.’’
A Perpignan-Sud de France et Carcassonne, les aérogares restent fermées jusqu’à nouvel ordre. Les compagnies aériennes ont toutes stoppé leurs vols jusqu’à fin mai ou fin juin.