Ils sont vent debout contre Parcoursup. 160 étudiants toulousains de préparation à la formation infirmière, s'estiment victimes de la disparition du concours infirmier en 2019 au profit de Parcoursup, qui ne les a pas retenus alors que le ministère de la Santé devait favoriser leur dossier.
L'année universitaire 2018-2019 était une année de transition pour les étudiants en soins infirmiers. Le concours d'entrée dans les Instituts de Formation en soin infirmier (IFSI) a en effet été supprimé au profit, dès la rentrée 2019 d'une inscription à l’université pour trois années d’études, sanctionnées par le diplôme d’État d’infirmier (diplôme reconnu grade licence).
Désormais, plus de concours donc, mais des voeux formulés sur Parcoursup et une admission sur dossier.
Or, les candidats à cette formation, qui s'étaient engagés dans une une prépa à l'entrée en IFSI (Institut de Formation en soin infirmier) devaient voir cette préparation valorisée auprès de Parcours Sup. Le ministère des Solidarités et de la Santé avait donné pour consigne de prendre positivement en compte la motivation et les compétences des étudiants de prépa, qui étaient même invités à télécharger sur Parcoursup une attestation de suivi de formation.
Quelle n'a donc pas été la surprise et l'incompréhension d'au moins 160 d'entre-eux, à Toulouse, qui se sont vus, le 15 mai, au mieux classé en fin de liste d'attente le plus souvent dans des académies éloignées de Toulouse.
"J'ai suivi un parcours d’étude « typique » pour accéder aux IFSI", témoigne ainsi Jade. "Bac ST2S² en poche, je me suis inscrite dans une prépa afin de réussir mes concours. Les concours ayant été annulés le 5 juillet 2018, le fait de passer par Parcoursup sans avoir la moindre information des critères de sélection m’avait un peu inquiétée, mais en décembre, un texte de loi prévoyait très clairement que les élèves ayant fait une année préparatoire devaient être valorisés. Aujourd’hui, j’ai demandé 21 écoles, je suis en liste d’attente partout. Mon classement varie entre 900ième et 4500ième. Bref, mes chances sont très minces d'accéder à la formation. Pourtant, durant mon année préparatoire, j’ai pu faire des stages et réfléchir à mon projet professionnel. Je suis plus que motivée pour ce métier. Malheureusement, Parcoursup en a décidé autrement".
"Je n'ai été reçue nulle part"
Lauriane aussi a fait une "prépa infirmière"... "pour mettre toute les chances de mon côté". "Le concours étant supprimé, je n’avais pas d’autre choix que de faire une prépa qui a coûté à mes parents 3500€. On nous a promis qu’on serait valorisés au vu de notre année dans laquelle nous avons effectué des stages, des cours de première année d’infirmier, une lettre de motivation en béton et des oraux tout au long de l’année pour améliorer notre projet professionnel". Résultat : "je n’ai été reçue nulle part. 3 de mes voeux ont été refusés et 7 sont en attente mais au minimum en 1200ième position, quand ce n'est pas en 5000ième ou en 7000ième position".Quant à Julie, qui vient de terminer sa prépa infirmière à l'IFSI CHU Purpan avec 17,66 de moyenne, après un bac S avec mention bien, elle a reçu 5 propositions mais dans des formations situées à plusieurs centaines de kilomètres de Toulouse. Son père qualifie Parcoursup de "machine à broyer les étudiants qui vient de nous exploser à la figure". Sa fille a formé un recours. Lui-même a écrit au rectorat de Toulouse, au ministre de l'Education et au Président de la République. Sans réponse à ce jour.