Toulouse : des parents dénoncent la dégradation des conditions d'accueil des enfants en crèches

Un collectif de parents a écrit à l'élue municipale en charge de la petite enfance. Ils s'insurgent contre le manque de personnel dans les crèches municipales, le non-remplacement des personnels absents. La mairie reconnaît des "difficultés" durant l'hiver mais met en avant ses actions.

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"Certains matins quand on dépose nos enfants, il y a une seule auxilliaire puéricultrice pour 25 enfants de moins de trois ans". Claire Chamot, maman d'un petit enfant qui est en crèche dans un établissement municipal du centre de Toulouse, fait partie d'un collectif de parents qui vient de se constituer à Toulouse. Ce collectif a adressé une lettre ouverte à Laurence Katzenmayer, l'élue en charge de la petite enfance à la mairie de Toulouse.  

Cette dernière, interrogée par France 3, conteste de telles situations : "Si cela se présentait, le personnel retarderait l'ouverture de la crèche. Nous veillons à ce que la règle soit respectée : un adulte pour 5 enfants qui ne marchent pas, un pour 8 enfants qui marchent". Pour autant, l'élue reconnaît que l'hiver 2018 a été marqué par de nombreuses absences, notamment pour maladie, parmi le personnel ce qui a conduit ponctuellement à quelques "difficultés". 

Le collectif a rendu public la lettre adressée à la ville de Toulouse et ces parents mettent le doigt sur le manque de remplaçants qui a une influence sur les activités des enfants. 

Depuis plusieurs mois, nous ne pouvons que constater le manque de personnel chargé d'accueillir nos enfants. Nous nous sommes rendus compte à plusieurs reprises que les agents du service petite-enfance absents n'étaient pas remplacés lors de congés ou maladies. Nous, parents, prêtons attention aux conditions de travail de ces personnes, d'autant que cela est intimement lié à la qualité de l'accueil de nos enfants (collectif de parents).


"Dès le matin, le personnel est débordé, poursuit Claire Chamot. Et puis il y a la précarisation des contrats, des temps partiels, parfois des stagiaires qui remplacent du personnel absent". Les parents dénoncent également un turn-over important et du personnel qui change très vite.

Et les parents de lister dans leur lettre ouverte : 
  • "l'absence d'agents non remplacés réduisant le nombre d'encadrants
  • une réduction des activités d'éveil pour les enfants
  • un épuisement de la part des professionnelles de la petite enfance".
Ils ont ainsi choisi d'apporter leur appui aux revendications des agents municipaux qui réclament "des recrutements et un pool de remplaçants plus important"

On n'a jamais autant remplacé qu'aujourd'hui. Mais pour remplacer, encore faut-il trouver le personnel disponible (Laurence Katzenmayer)


Laurence Katzenmayer, adjointe au maire, reconnaît que l'hiver a été particulièrement difficile en raison des épidémies et que la sociologie du personnel, féminin et souvent jeune, conduit à de nombreux congés maternité. "On ne nie pas qu'il y a eu des difficultés, mais on a des équipes qui font leur maximum. On n'a jamais autant remplacé qu'aujourd'hui. Mais pour remplacer, encore faut-il trouver le personnel disponible", poursuit l'élue. 

Si la mairie ouvrait des postes pérennes, en CDI, il y aurait beaucoup de candidats (syndicat Sud)


Une affirmation que ne partagent (vraiment) pas les organisations syndicales. La représentante du syndicat Sud du secteur petite enfance de la mairie de Toulouse décrit "une situation catastrophique". "Beaucoup d'arrêts maladie sont provoqués par la fatigue engendrée par le manque de remplaçantes. Dans certaines crèches, on est parfois à trois adultes en moins en même temps ! Dans ces conditions, nous ne sommes plus qu'un service public amoindri, un simple moyen de garde".
Quant aux problèmes de recrutement, le syndicat renvoie la mairie à sa politique : "Si la mairie ouvrait des postes pérennes, en CDI, plutôt que des remplacements sous statut précaires, il y aurait beaucoup de candidats"

Le syndicat se réjouit que "les parents se rendent compte que quelque chose ne va pas". Quant à Laurence Katzenmayer, elle promet de répondre à la lettre ouverte du collectif de parents et à leur proposer rapidement un rendez-vous.
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