Depuis lundi, les avocats se sont en effet mis en grève. Un mouvement national contre la réforme des retraites qui prévoit la fin de leur régime autonome. Beaucoup ont décidé de ne pas plaider cette semaine. Mais des magistrats toulousains n'ont pas suivi leur mouvement. Lundi, le président de la Cour d'Assises de Haute-Garonne a maintenu les audiences faisant appel à un avocat commis d'office.
Une décision qui a mis le feu aux poudres.
Nous avions prévenu que nous demanderions des reports. Ici tout le monde est choqué par le manque de solidarité des magistrats qui ont décidé de maintenir leurs sessions, explique Me Emmanuel Furet, bâtonnier de l'ordre des avocats de Toulouse.
Une réforme "injuste"
La réforme de leur régime de retraites proposée par le gouvernement est "totalement injuste", selon Me Cécile Brandely du syndicat des avocats de France qui a appelé à la grève votée par le Conseil national des barreaux (CNB). "Le mouvement de cette semaine est sans précédent à l’image de l’attaque historique qui est assénée contre notre régime autonome, que nous avons créé seuls après la guerre, et qui est aujourd’hui excédentaire."En clair, les cotisations des avocats vont doubler, passant de 14 % à 28 %, même pour les professionnels qui gagnent moins de 41 000 € par an et avec un minimum de retraite dans le futur système à points annoncé à 1 000 €. Quand, aujourd’hui, le seuil est à 1 400 €. Un camouflet pour le métier, ce qui explique l'ampleur du mouvement cette semaine.