Vent debout contre la réforme des retraites, plusieurs barreaux ont voté ce lundi la grève illimitée. A Toulouse, les avocats ont décidé de bloquer le contentieux des libertés en ne participant ni aux gardes à vue, ni aux comparutions immédiates.
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Ils ont été exclus du système général des retraites en 1945 et entendent aujourd'hui préserver leur régime autonome "bénéficiaire et solidaire". Un peu partout en France, ce lundi, les avocats sont entrés dans un mouvement de grève dure pour se faire entendre d'un gouvernement à qui ils reprochent jusqu'à présent "une absence totale de discussion et de concertation" selon les mots du bâtonnier de Toulouse, Manuel Furet.
Ils font partie des professions libérales qui ont le plus à perdre dans cette réforme des retraites : le montant de leur cotisation devrait être doublé pour une pension divisée d'un tiers...
Grève illimitée à Rodez
Dans de nombreux barreaux de la région, les avocats ont voté la grève illimitée ce lundi. C'est le cas notamment à Rodez où ils ont décidé de cesser toutes leurs activités judiciaires.
Voyez le reportage de Rouzane Avanissian et Matthias Julliand :
Grève d'une semaine à Albi, Castres et Cahors
De leur côté, les barreaux d'Albi, Castres et Cahors ont voté la grève pour une durée d'une semaine ce lundi.
Un mouvement inédit à Toulouse
A Toulouse, comme annoncé vendredi, les avocats ont eux aussi décidé d'une "
grève dure". Ils ont voté la grève jusqu'à vendredi et décidé en assemblée générale le blocage du contentieux des libertés. Une extrémité à laquelle ils s'étaient toujours refusés jusqu'ici. "
C'est très difficile d'aller à l'encontre du contentieux des libertés car c'est notre ADN" expliquait vendredi à France 3 Manuel Furet, le bâtonnier de Toulouse, "
là on a décidé de tout bloquer et de dire "à partir du moment où vous voulez faire sans nous, on va vous montrer quel est l'impact de faire réellement sans nous" et on va tout bloquer y compris les contentieux des libertés, y compris les désignations attendues". Conséquence, les avocats toulousains vont refuser systématiquement toutes les audiences en comparutions immédiates et les gardes à vue.
De longues discussions pour tenter de reporter la session d'assises
Les avocats toulousains en grève ont âprement bataillé ce lundi pour obtenir le report de la session d'assises qui devait s'ouvrir à 14h00. "
Il y a eu 2h30 de discussions pour que le président de la cour d'assises ne lâche finalement rien" explique ce lundi soir Manuel Furet. "
Il a commis d'office l'avocate qui devait siéger et entendait exercer son droit de grève et menacé de juger sans avocat si elle refusait de siéger. C'est une très grande déception, cette absence de considération du président des assises envers nous, auxiliaires de justice."