Toulouse : regroupement symbolique de policiers devant la préfecture pour exprimer colère et mal-être

En tenue de service, des policiers se sont regroupés ce mardi 8 décembre à 16h00 devant la préfecture à Toulouse. Une action symbolique pour exprimer leur mal-être et colère. La profession ne digère pas les dernières déclarations sur les discriminations du président de la République.
 

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La grogne monte dans tous les services de la police. Partout en France, les policiers mènent actuellement  des actions symboliques pour exprimer leur colère et leur "ras-le-bol".  

Ils ont du mal à digérer les dernières déclarations d’Emmanuel Macron sur les discriminations, lors de son interview à Brut. Sur ce média en ligne, le président a reconnu l’échec de la lutte contre les discriminations : "malgré mes engagements, ce problème n’a pas été réglé, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé, encore plus quand on est un garçon, car on est identifié comme étant un problème."
Une déclaration qui a fait bondir l’ensemble des syndicats mais aussi "la base". En réponse au président de la République, à Saint Gaudens (Haute-Garonne) ce mardi, les policiers ont arrêté des véhicules sans faire de contrôle d’identité tout en expliquant les raisons aux automobilistes. "Ces personnes auraient pu être contrôlées en possession d’armes, de stupéfiants, en situation irrégulière…", explique Cédric Delage, le secrétaire national du syndicat France Police-Policiers en colère.

Rassemblement symbolique devant la préfecture

Le mouvement est venu de la base et non pas d’un appel à mobilisation par les syndicats

Cédric Delage, secrétaire national du syndicat France Police-Policiers en colère


"J’ai été alerté par les policiers de différents services  et j’ai répondu à leur mobilisation. Il faut savoir que dans ce rassemblement symbolique, il y a des policiers des services de la Brigade de Surveillance de Terrain (BST), les policers du service général de la Compagnie Départementale d’Intervention(CSI) et bien d’autres brigades."

Ils sont là en tenue de service dans leur véhicule, gyrophares allumés, ils sont là pour exprimer leur mal-être et leur ras le bol. Et là c’est la base qui est en colère.

 

Entre l'enclume et le marteau 

"On nous traite aujourd’hui de violents, de racistes, d’assassins, on nous demande de faire tout et n’importe quoi mais les vrais responsables ce sont les politiques, ceux qui nous donnent les ordres", s'emporte Cédric Delage.

Suite aux propos d'Emmanuel  Macron, c’est l’ensemble de la profession qui est choquée, "on n’endosse pas la responsabilité c’est au gouvernement, à l’Etat d’assumer", rajoute le secrétaire national du syndicat de France Police-Policiers en colère.

Manque de moyens et de formation

"On attend du concret", rappelle le secrétaire national. Il déplore le manque d’effectif, de moyens et de formation. 

Les caméras piétons et le reste cela fait des années qu’on les demande. Nous vivons dans une société où les violences et la délinquance ne cessent d’augmenter. Comment se fait-il que tous les week-end une centaine de personne arrivent à tout casser sans que l’on puisse les interpeller ? Par manque de moyens on envoie sur le front de la manifestation des policiers de "bureaux" qui n’ont aucune formation aucun recul par rapport à la violence du terrain, nous de sommes pas responsables.


Réforme de la police

Emmanuel Macron a annoncé mardi matin la tenue d’un "Beauvau de la sécurité" à partir de janvier 2021. Cette consultation réunira représentants des forces de l'ordre, élus et citoyens.
Mais pour le secrétaire national, le mois de janvier c’est loin "on est début décembre et puis il n’y a rien de concret dans tout cela, on veut une réforme de la légitime défense, une protection sur le terrain, des effectifs et des moyens."
 

Actions sur le territoire

Le secrétaire national nous informe que tous les jours sur le terrain les policiers vont marquer leur colère et leur ras-le-bol par des actions symboliques. "L’appel à la suspension des contrôles d’identité devrait être bien suivi, plus d’intervention sauf en cas d’urgence… Les policiers attendent des retours immédiats du gouvernement."
De quoi inquiéter le gouvernement, d’autant que de nouvelles manifestations sont attendues ce samedi et que les villes craignent des tensions et des débordements violents.

 
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