"Des policiers comparaitront devant le tribunal correctionnel d’ici la fin de l’année." Les déclarations du Procureur de Paris ont provoqué une polémique. Les policiers s'inquiètent d'être montrés du doigt. La ligue des droits de l'homme parle d'impunité de la police.
Depuis 6 mois, Toulouse est le théatre d'affontements violents entre forces de l'ordre et gilets jaunes. Des manifestations qui ont fait de nombreux blessés chez les manifestants mais aussi du côté des policiers.
Le 17 avril dernier, l 'OPP, l'Observatoire des Pratiques Policières publie un rapport de 137 pages sur la politique du maintien de l'ordre à Toulouse. Il dénonce un dispositif policier disproportionné et l'intervention d'unités de police, comme la BAC, non-formées au maintien de l'ordre. Le rapport évoque aussi un usage abusif des lanceurs de balles de défense.
La Préfecture de Haute-Garonne explique de son côté que l'usage de la force est strictement encadrée par la loi, l'action des forces de l'ordre est adaptée aux circonstances.
A Toulouse plusieurs enquêtes de l'IGPN sont en cours
A Toulouse plusieurs plaintes ont été déposées par des manifestants pour violences policières, mais impossible de savoir combien donnent lieu véritablement à une enquête de l'IGPN (l'Inspection Générale de la Police Nationale).Le procureur de la République de Toulouse évoque plusieurs enquêtes confiées à l'IGPN sans préciser le nombre exact. A ce jour, aucun policier n'a encore été convoqué. Les avocats des plaignants et la ligue des droits de l'homme dénoncent une volonté délibérée de l'institution judiciaire de ne pas faire aboutir ces procédures.
Des enquêtes longues et complexes
Dans la réalité il s'avère que ces enquêtes sont longues et complexes. Elles nécessitent de recouper de nombreux témoignages, sources vidéo et preuves avant d'établir avec certitude un usage illégitime ou disproprotionné de la force dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre.A Toulouse, les syndicats de police s'inquiètent des propos tenus par le procureur de Paris qui jettent selon eux le discrédit sur l'ensemble des forces de police. Des policiers surengagés depuis des mois, épuisés par la multiplication de leurs missions et pour certains au bord de la rupture.
Polémique, le dossier des violences policières serait-il devenu aussi politique ? C'est bien le sentiment de plusieurs syndicats de police qui estiment que la recherche des reponsabilités sous la pression médiatique risque de retomber sur quelques policiers de terrains et non sur une hiérarchie qui a été dépassée par l'ampleur des manifestations.