Toulouse : témoignage d'une citoyenne engagée au coeur de la convention pour le climat

150 personnes participent depuis quelques mois à la convention citoyenne pour le climat. Elles doivent faire des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Parmi elles, Muriel Raulic, une Toulousaine.

"J’ai reçu un texto cet été : "voulez-vous participer à des conférences citoyennes pour le climat ?" J’ai sauté dessus même si j’ai hésité par rapport à mon travail. Pourquoi ? Parce que j’adore la planète, les animaux. J’aime la vie et là c’est le déclin qui commence."

Muriel Raulic est Toulousaine, technicienne lumière dans le spectacle. Elle a été tirée au sort comme 149 autres citoyens pour participer à la convention citoyenne pour le climat.
Ensemble ils doivent proposer des mesures pour réduire d'au moins 40% les émissions de Gaz à Effet de Serre d'ici à 2030.
Un comité de gouvernance indépendant a été mis en place pour accompagner cette convention mais inévitablement des questions se posent sur la liberté des participants.
 

Vigilante sur un cadrage trop serré

Muriel répond volontiers aux questions sur cette mission qu’elle a acceptée parce que cela lui parait naturel d’en parler. Pas question de cacher quoi que ce soit. Même si elle regrette que certains journalistes mettent les gens rapidement dans des cases. Déjà interrogée sur ce sujet, elle a été classée comme faisant partie des citoyens qui disent ne pas être manipulés.
"Pourquoi on nous place automatiquement dans une case ? Pourquoi on ne pourrait pas être neutre ?
Je ne peux pas dire que nous sommes manipulés. Mais, précise-t-elle, il y a des gens sympathiques et très compétents et parfois on sent qu’on est baladé."

Est-ce que j’ai confiance ? Je ne sais pas j’attends de voir. Même si je ne suis pas dupe, depuis le début on nous fait un bourrage de crâne avec la taxe Carbonne (…) et à force les gens se disent comment on va la mettre en place pour la faire accepter.


Elle explique qu’il reste des zones de flou dans ces sessions de travail organisées à Paris.
"On a déjà demandé à plusieurs reprises si on savait combien de mesures on pouvait proposer mais nous n’avons pas de réponses claires. Il y a des tentatives de nous cadrer, les titres des différents groupes mis en place parlent d’eux-mêmes "se nourrir, se loger, se déplacer", cela concerne les citoyens."
Mais Muriel veut trouver des solutions qui concernent les citoyens mais aussi les industriels.
 

"Raisonner les industriels et les citoyens"

Elle prend très à cœur cette mission et y passe beaucoup de temps.
"On nous a dit vous allez faire des propositions. Je n’ai pas toutes les connaissances donc je vais vers ceux qui ont les connaissances, je prends des notes, je réfléchis.
J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé des spécialistes, des experts des scientifiques, des agriculteurs."


Elle fait partie du groupe de travail produire et travailler mais ce qui lui semble essentiel c'est de voir quelles sont les choses les plus polluantes pour diminuer les Gaz à Effet de Serre.
Deux pistes lui paraissent importantes : "limiter la production car si on veut réduire les gaz à effet de serre il faut réduire la production et la consommation ?" dit-elle.

On va y être obligé. Il faut arrêter la surconsommation. Il faut que l’on consomme moins et que l’on partage les choses. Il faut raisonner les industriels et les citoyens.


La seconde piste c’est lutter contre les produits nocifs. "Aucun produit nocif ne doit être en contact avec des organismes vivants car il y a des conséquences sur l'ensemble de la biodiversité."
 

"Vers une vraie humanité"

Est-ce que ses propositions seront retenues, Muriel ne le sait pas encore. Le travail n’est pas terminé les sessions vont se poursuivre jusqu’en avril. Mais au-delà de ses propres propositions, elle aimerait que tout cela aboutisse à "une vraie humanité". "Je prie pour que l’humanité change parce que si la planète est dans cet état c’est que l’humain ne va plus du tout, on est dans un système de compétition. Il faut partager, aimer. C’est bête mais ça fait tout, quand les gens s’aiment les choses vont mieux".
 
Le texte de Muriel Raulic lu aux 150 participants de la convention citoyenne pour le climat
N’aimeriez-vous pas, citoyennes, citoyens, ré-apprécier la vie, avoir le plaisir d’aimer et de respecter la matière et tout ce qui vous entoure ?
Notre chance ici est de réinventer un monde, un monde que nous laisserions à nos générations futures.
Un monde de respect où efficacité et harmonie marche main dans la main.
Notre technologie est utile à notre évolution mais que cela ne nous fasse pas oublier d'où l'on vient et ce qui nous maintient en vie.
La terre, planète qui nous porte ou bien plutôt nous supporte....
Modelée par la main de l'homme, elle, si généreuse s'offrant à nous pour le meilleur d'elle-même tient un équilibre parfait et constant.
Le pire nous lui rendons.
L'humain se dirige vers un pouvoir absolu.
Notre vice se retournant contre nous-mêmes, nous sommes devenus les esclaves de celui -ci.
Rappelons nous donc que sans la terre, ni l'eau, ni l'air nous ne pouvons subsister.
Est ce vous qui la remuez en vous courbant, de 5h à 22h, 365 jours par an pour vous nourrir ?
Est ce vous qui affrontez, les tempêtes le froid la chaleur torride pour en recueillir ses fruits ?
Est ce vous qui par-dessous les flots, affrontez cette mer terrible pour cueillir la pêche ?
Imaginons un système de transport unique se faufilant partout jusque dans nos campagnes.
Au moins un wagon, sur un train de voyageur, serait destiné à la marchandise.
Les trains et métros roulants sur les mêmes rails, accommoderaient leurs vitesses.
Aux sorties des gares, Pour nos trajets courants, des véhicules a super condensateur,des bus à hydrogène et pour les entreprises des véhicules électriques.
Des immeubles seraient destinés à nos cultures potagères.
D'autres immeubles serviraient à des bureaux, ateliers de fabrications, commerces qui seraient dispersés dans nos campagnes tandis que nous citoyens, nous aurions tous un toit ! conçues à base de matières renouvelables et recyclables.
Nos toits couverts de fleurs seraient dédiés à nos abeilles.
Les bâtiments, les transports, les ustensiles , les appareils et nos vêtements seraient basés uniquement sur une production circulaire.
Nos ordures organiques seraient elles, injectées pour nos cultures potagères et nos chauffages.
Les centrales nucléaires ne fonctionneraient plus à l'uranium, mais au thorium, pour moins de déchet et pour notre sécurité.
Des sacs en tissus, des objets en fer, verre, bois et porcelaines dont la matière serait recyclée.
Le polyester, le synthétique et le plastique ne seraient utilisés que pour les matériaux ne pouvant être remplacés par des matières naturelles, les appareils eux, auront toute une vie.
Nos bateaux pourraient fonctionner à l'hydrogène, nous apprécierons une mer limpide.
Tout ce monde ne serait pas un monde obligatoire mais un monde de conscience pour le bonheur et l’équilibre de chacun.
Nous vivons actuellement dans un monde d’enfants capricieux voulant absolument tout et cette mentalité court à notre perte, restons en vie !
Grandissons ! Devenons conscients, responsables pour la continuité d’une meilleure humanité.
 
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