Les deux adolescentes avaient été placées en garde à vue pour avoir fracturé les vitres d'un bus. Mais après examen des caméras de surveillance du bus, elles ont été relâchées et c'est le chauffeur qui a été placé en garde à vue à son tour avant d'être libéré ce mercredi midi.
Les caméras de surveillance placées à l'intérieur des bus de Tisséo à Toulouse pour prévenir la délinquance ont-elle aussi trahi le comportement abusif d'un chauffeur de bus ?
Un conducteur de Tisséo a en effet été placé en garde à vue mardi à Toulouse après que les enquêteurs ont visionné les images de ce qui s'est passé dans son bus de la ligne 1. Il a été libéré mercredi midi après 20 heures de garde à vue.
Lundi soir, un incident éclate au niveau du Grand Rond. Quand deux adolescentes de 14 ans sont interpellées, le chauffeur raconte qu'elles ont mal pris sa réflexion quand l'une d'elles n'a pas validé son ticket. Les deux ados auraient donc défoncé plusieurs vitres du bus avec les marteaux brise-vitre. Elles sont aussitôt placées en garde à vue et la presse locale se saisit de l'affaire sur le ton "la délinquance gratuite de la jeunesse".
Mais revirement de situation mardi quand le parquet de Toulouse indique que les deux jeunes filles ont présenté en garde à vue une version bien différente, qu'elles ont été libérées et qu'elles ne seront pas poursuivies. Car les images de vidéosurveillance semblent montrer qu'elles ont en fait casser les vitres... pour fuir devant l'attiude chauffeur. L'homme, qui aurait notamment tenté d'enfermer les deux adolescentes dans le bus, a été placé en garde à vue à son tour. Selon la mère de l'une des deux ados, dont le témoignage a été recueilli par France 3, le chauffeur aurait également saisi sa fille à la gorge. Les parents des deux filles ont porté plainte.
Ce mercredi, le parquet de Toulouse a indiqué qu'une enquête de flagrance a été ouverte et que la décision n'a pas encore été prise sur les poursuites à engager, dans l'attente d'informations complémentaires. Il précise que les jeunes filles ont dans un premier temps été placées en garde à vue pour "acte de dégradations volontaires aggravés" et le chauffeur pour "faits de violences volontaires aggravés".
Quant à Tisséo, le gestionnaire des transports en commun de Toulouse, il s'est refusé à tout commentaire.
Vidéo : le reportage de Amélie Poisson et Marc Raturat