Une Nigériane de 28 ans a été condamnée, vendredi à Toulouse, à 12 mois de prison ferme pour avoir prostitué des jeunes compatriotes dans les rues toulousaines, a-t-on appris auprès de son avocat, qui a annoncé son intention d'interjeter appel.
Interpellée à Toulouse début février aux côtés d'une dizaine de personnes, la jeune femme comparaissait pour "proxénétisme aggravé" et "traite d'êtres humains" au préjudice de cinq jeunes femmes sans papiers à Toulouse, logées dans deux appartements distincts.Selon les éléments lus à l'audience par la présidente, les jeunes femmes étaient acheminées depuis le Nigeria puis intimées de se prostituer pour rembourser le voyage.
Le tribunal correctionnel de Toulouse est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui demandait 12 mois dont 6 avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, du fait de l'"ambiguïté" de la situation de la jeune femme.
"Elle est aujourd'hui poursuivie, mais elle aurait pu être la victime il y a quelques années", a déclaré le procureur.
"J'ignorais qu'elles se prostituaient, je voulais juste aider car elles venaient du Nigeria", a-t-elle affirmé, racontant avoir rencontré l'une des victimes en pleurs, à Paris, ne "[sachant] pas où aller".
Elle a confirmé avoir eu un parcours semblable aux victimes, et s'être elle-même prostituée, avant de cesser deux ans auparavant. La jeune femme, qui a un permis de séjour en France, a deux enfants au Nigeria à qui elle envoie de l'argent.
"Quand on étudie le dossier, on se rend compte que les infractions qui lui sont reprochés ne sont pas caractérisées", s'est insurgé Me Amadou Njimbam, l'avocat de la prévenue, s'étonnant qu'aucune autre personne ne soit poursuivie dans ce dossier. Il a indiqué sa volonté d'interjeter appel de la condamnation.