"Tout est mort !" Excréments sur les murs, mobiliers détruits... l'incroyable dégradation d'une habitation après dix mois de location

Après avoir loué sa maison principale pendant dix mois, Fabien Le Menn, habitant d'une commune proche de Toulouse en Haute-Garonne l'a retrouvé complètement dégradée. Elle est tout simplement inhabitable.

"J'ai pas de mot, je suis sous le choc !" Sous le choc et en colère, Fabien Le Menn n'en croit pas ses yeux en poussant la porte de son domicile, masque sur le nez. Des excréments au sol, sur les murs, des meubles complètement détériorés, un carreau cassé, des crottes de rats. Les poêles à bois, le four, les lustres, le climatiseur... tout est ruiné. "Tout est mort ! Même l'huissier l'a dit ce matin", raconte le propriétaire de cette maison située à Elix-le-Château en Haute-Garonne. Après avoir loué sa maison principale pendant 10 mois, il la retrouve inhabitable, ce vendredi 17 novembre 2023. 

"Quand on a ouvert, il y avait l'odeur très forte qui s'en est dégagée, et les mouches, des quantités de mouches ! ", décrit-il. " Je pensais louer à des gens censés, éduqués qui respectent le bien d'autrui ! " Après un premier constat rapide, il estime les dégâts à environ 20 000 euros.  "J'avais tout refait dans la maison avant de la louer", ajoute-t-il en montrant des photos. Le propriétaire avait même fait estimer la maison il y a plus d'un an. Sa valeur avait été fixée à 280 000 euros. 

Tensions et dégradations

En plus des dégradations, Fabien Le Menn a vécu un cauchemar pendant plusieurs mois. À la recherche d'un emploi, cet ancien cadre dans le secteur de la logistique, décide de placer son domicile en location sous un bail mobilité de 10 mois, le 17 janvier dernier. Et tenter de trouver un nouvel emploi dans une autre région. 

Sa future locataire se présente comme une cadre d'une entreprise qui se déplace beaucoup, mère de quatre enfants. Mais très vite, les problèmes de paiement de loyer s'enchaînent. Fabien Le Menn, découvre qu'elle lui a fourni de fausses fiches de paie. Il portera d'ailleurs plainte pour faux et usage de faux. Après avoir insisté, elle règle finalement les loyers avec retard. Il mène son enquête sur les réseaux sociaux et découvre qu'elle se présenterait comme une médium. 

Dans une caravane devant sa propre maison

Un jour, il vient récupérer un camion laissé sur son terrain, non soumis à la location. Il aperçoit plusieurs poubelles à l'extérieur et est frappé par l'odeur, qu'il perçoit à plusieurs mètres. Le propriétaire repart inquiet. Le loyer ne tombe pas. Il décide alors de venir s'installer sur une partie de son terrain, dans une caravane pliante à la mi-mai jusqu'à ce que sa locataire, qui n'occupe plus le domicile, verse le loyer. Sa maison est occupée par sa fille de 19 ans, laissée seule avec plusieurs chiens, chats et autres animaux, qui ne sortaient jamais.

Durant plusieurs mois, il observe la dégradation de sa maison, prend un avocat, informe la mairie, les services sociaux, la gendarmerie, des associations et même la SPA. Rien ne bouge. C'est même un véritable conflit qui s'engage." La locataire m'a aussi envoyé un huissier pour violation de domicile parce que je m'étais installé avec ma caravane. Elle m'a écrit des messages de menace, des mails complètement fous. J'ai porté plainte pour diffamation ", affirme le propriétaire. 

À l'approche de la rentrée, il y est rejoint par sa compagne et son fils de 10 ans, qui doit intégrer un nouvel établissement scolaire. Tous trois assistent aux poubelles qui s'amoncellent et à l'odeur qui devient plus forte. " Aucune poubelle n'avait été levée par le camion de la municipalité", assure le quinquagénaire qui s'interroge sur ce qui s'est réellement passé dans sa maison.

Animaux enfermés

"Ces dernières semaines, la mère, la locataire, ne passait que pour livrer des croquettes aux animaux à la porte de la maison. Elle laissait sa fille dans le noir toute la journée."  Elle s'engage finalement à quitter les lieux sous 30 jours, avant la fin du bail. Mais la maison reste occupée, encore quelques semaines. Ce n'est que le jour de la fin du bail ce vendredi 17 novembre que le propriétaire a trouvé les clés dans la boîte aux lettres après une énième médiation. 

"Elle est très consciente de ce qu'elle fait, elle m'a même écrit qu'il me faudrait au moins six mois avant que je puisse habiter à nouveau ma maison. Je comprends mieux pourquoi aujourd'hui", déclare-t-il en accusant le coup.

Signalement à l'ARS

Sidéré, Fabien Le Menn, toujours sans emploi, doit encore payer le crédit de son domicile principal et n'a plus d'économie. La municipalité a plusieurs fois tenté de rencontrer la locataire et de la contacter, sans succès. "C'est de l'ordre de l'inimaginable", s'offusque Alain Aka, adjoint au maire de la commune en charge de l'action sociale, venu soutenir la famille.

"Après découverte de l'état de la maison, on est en train de voir si on peut les installer dans un mobile-home, le temps de la remise en état de la maison". La municipalité a également procédé à un signalement auprès de l'Agence régionale de santé.

" Tout ça, c'est du matériel, mais je ne m'attendais vraiment pas à ça !", se désespère Fabien Le Menn, qui éprouve un fort sentiment d'injustice. Déterminé à porter plainte pour dégradation volontaire de son bien, Fabien Le Menn ne se fait guère d'illusion. "Si la locataire n'est pas solvable, ce sera à moi de tout payer", s'inquiète le propriétaire, qui a peur que son ancienne locataire ne recommence ailleurs. 

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