L'accident sur le chantier de la future ligne C à Toulouse, qui a fait un mort et deux blessés graves ce lundi 04 mars 2024, nous rappelle que deux personnes meurent d'un accident du travail chaque jour en France. Comment établir les responsabilités et éviter une telle hécatombe ? Éléments de réponse.
L'accident mortel sur le chantier de la ligne de métro à Toulouse nous rappelle que deux personnes meurent chaque jour au travail. Alors à quoi peut-on attribuer ces chiffres et comment les éviter ?
Près de 50 morts au travail depuis janvier
La longue liste des victimes d'accident du travail s'est allongée ce lundi soir sur le chantier du viaduc de raccordement des lignes B et C du métro toulousain. Un tablier s'est effondré causant la mort d'un ouvrier. Deux autres personnes sont grièvement blessées.
Accident du travail - @CaVautrin - @Coll - 47 morts recensés en 2024
— Accident du travail : silence des ouvriers meurent (@DuAccident) March 4, 2024
Toulouse (31) : un homme est mort sur le chantier Tisséo du prolongement de la ligne B du métro. Une partie du tablier d'un pont en construction s'est effondrée.https://t.co/y9aAYW2EIr
Sur X, anciennement Twitter, un compte recense tous les accidents mortels chaque année. Pour 2024, 49 personnes ont déjà succombé. Deux pour la seule matinée de ce mardi 05 mars. Sans forcément que cela se sache. Car les accidents du travail se gèrent à huis clos dans les entreprises.
Deux accidents du travail mortels chaque jour
Selon le rapport annuel de l'Assurance Maladie, publié en 2023, "on dénombrait, en 2022, 738 décès parmi les accidents du travail reconnus. C'est 93 de plus qu’en 2021." Des chiffres édifiants : deux personnes meurent chaque jour en France dans un accident du travail.
Je viens de regarder le rapport de la cour des comptes sur :
— Anthony Smith ✊ (@smith51_a) March 5, 2024
« la gestion des ressources humaines du ministère du travail »
Pour s’éviter de lire les 87 pages du rapport il suffit de retenir que c’est une catastrophe.
Le service public de l’Inspection du travail est exsangue pic.twitter.com/OztsxHgHtJ
Pour l'inspection du travail qui ouvre des enquêtes, la tâche est immense : "Il faut vérifier si les règles de protection et de sécurité sont bien conformes", explique ce mardi, Anthony Smith, inspecteur du travail sur franceinfo. "Mais nous ne sommes que 1700 inspecteurs pour 20 millions de salariés et 2 millions d'entreprises".
Des responsabilités difficiles à établir
En Occitanie, ces deux dernières années, 31 accidents du travail mortels ont fait l’objet d’une enquête de l’inspection du travail : un tiers d’entre eux concernait des chutes de hauteur sur des chantiers du bâtiment. La chute est la seconde cause de mortalité, après la route.
"La formation et l'évaluation des risques sont obligatoires depuis 30 ans" précise l'inspecteur du travail. "Les intérimaires doivent y être soumis, mais dans le bâtiment, le recours systématique à la sous-traitance dilue les responsabilités. Il y a toute une logique systémique à revoir".
Parmi les victimes dont l'une est morte dans l'accident, figurent 3 salariés de Bouygues travaux publics et un stagiairehttps://t.co/5DxuVYlR0T
— France Bleu Occitanie (@bleuoccitanie) March 5, 2024
Le 4ème plan régional de Santé Travail a été lancé en Occitanie en 2022. Il cible particulièrement les jeunes et les nouveaux embauchés. 15% des accidents graves et mortels surviennent au cours de trois premiers mois d'activité de salariés ayant moins d'un an d'ancienneté.