Une moisson de commandes pour Airbus au salon de Farnborough

Airbus a affiché sa bonne santé lors de l'édition 2016 du salon aéronautique de Farnborough, avec une série de commandes venant principalement d'Asie et de compagnies low-cost. Mais l'avionneur européen y a aussi annoncé un revers : la baisse de production de son A380 faute de commandes suffisantes.

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Airbus a clôturé le salon aéronautique de Farnborough avec l'annonce d'une nouvelle commande 30 monocouloirs A321 LR (long range, à long rayon d'action) par la compagnie low-cost Norwegian. Un contrat d’environ 3,9 milliards de dollars (3,51 milliards d’euros) au prix catalogue. Avec cette commande, l'avionneur européen totalise 220 commandes fermes et confirme sa bonne santé, tout comme son rival Boeing, même si cette édition de Farnborough a également été marquée par l'annonce d'une réduction de sa production d'A380, faute de commandes suffisantes.

35 milliards de vente pour Airbus

John Leahy, le directeur commercial d'Airbus, a annoncé 35 milliards de dollars de ventes, dont 25,3 milliards de commandes fermes, pour 279 appareils, en présentant le bilan commercial de l'avionneur européen. Boeing a de son côté annoncé une moisson de 182 ventes pour un montant de 26,8 milliards de dollars, dont 19 milliards de nouvelles commandes.
Airbus a ainsi porté son carnet de commandes fermes à 380 appareils depuis le début de l'année, contre 183 à fin juin. Boeing, qui célèbre son centenaire vendredi, a porté le sien à 321 commandes nettes, contre 276 à fin juin.

Des appareils qu'il faut livrer plus vite

Au-delà des effets d'annonce et du marketing autour des commandes, les deux avionneurs ont surtout insisté sur la tendance de fond qui porte le marché à long terme, et la nécessité de livrer leurs appareils au plus vite alors que leurs carnets de commande peut représenter jusqu'à 10 ans d'attente pour les compagnies aériennes. "Ce ne sont pas les commandes qui comptent, ce sont les livraisons", a reconnu John Leahy, alors que l'industrie double de taille tous les 15 ans. 
Pour répondre à la demande forte du marché, les deux avionneurs ont engagé une montée de production de leurs appareils, alors que le carnet de commande mondial représente, selon le cabinet AlixPartners, plus de 13.000 avions, dont 94% pour Airbus et Boeing. Mais les commandes de cette édition ne se haussent pas au niveau de la précédente (record de 201 milliards de dollars, fermes et options).

Deux géants optimistes

Les deux géants ont tout de même affiché leur optimisme dans leurs perspectives du marché à 20 ans, qui seront portées par le développement des pays émergents, notamment l'Asie, et des low cost. D'ici 2035, la proportion de la population asiatique en mesure de se déplacer en avion va tripler pour atteindre 75% à la faveur de l'essor des classes moyennes, a souligné Airbus dans ses perspectives de croissance. Boeing, qui prévoit une augmentation du trafic passagers de 4,8 % par an au cours des deux prochaines décennies, souligne que le marché des mono-couloirs sera particulièrement solide, avec une croissance aussi tirée par les compagnies low cost.
Cette tendance est ressortie des commandes enregistrées à l'occasion du salon, principalement pour des appareils moyen-courrier de la part de compagnies asiatiques, notamment chinoises.
"Il semble que les compagnies aériennes à bas coûts des marchés émergents soient encore en train de croitre", a estimé Howard Wheeldon, analyste aéronautique indépendant.

Un bémol pour Airbus avec le revers de l'A380

Farnborough a également été marqué par l'annonce d'Airbus d'une réduction à un exemplaire par mois de la cadence de production de son navire-amiral l'A380, dont les ventes ne décollent pas. Un ralentissement temporaire espèrent ses dirigeants. "Nous sommes tous plutôt optimistes quant aux perspectives à long terme pour l'A380 et j'espère que cela ne durera qu'un an ou deux", a déclaré mercredi le PDG d'Airbus
Group, Tom Enders.

Un salon sur fond de Brexit

Loin des tourments politiques britanniques sur le Brexit, la plupart des acteurs du secteur se sont montrés sereins, mais vigilants, attendant de connaître les nouvelles conditions qui uniront sur le plan commercial la Grande-Bretagne à l'Union européenne. Boeing suit la situation de très près, a indiqué Randy Tinseth, en soulignant que le Brexit pouvait aussi avoir un effet stimulant pour le transport aérien en Europe, notamment si le Royaume-Uni signait des accords de ciel ouvert avec ses partenaires européens. 

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