Le secteur de Saint-Béat sera le premier en Haute-Garonne à signer une convention de territoire éducatif rural, un dispositif visant à améliorer les prises en charge pédagogiques et éducatives des enfants et des jeunes. Cinq écoles sont ainsi concernées, soit quelques 200 élèves.
Dix millions de jeunes Français de moins de 20 ans grandissent dans les zones rurales et dans les villes de 2 000 à 25 000 habitants. Soit un élève sur cinq.
Or, le constat des institutions, c'est que si ces élèves montrent des parcours scolaires dans la norme, leur ambition d'orientation serait plus faible qu'en milieu urbain ou péri-urbain. Sans doute en raison de l'éloignement des offres de formation.
C'est pour lutter contre ces écarts qu'un dispositif a vu le jour en 2020 : la convention de territoire éducatif rural. Un territoire éducatif rural est déterminé comme un bassin de vie avec un collège et des écoles de rattachement. L'idée étant de favoriser les synergies entre les établissements et les collectivités, les acteurs sportifs, les services sociaux, mais aussi les établissements entre eux, tout en sanctuarisant un certain nombre de moyens.
Une première en Haute-Garonne
Après une phase expérimentale en 2020 dans trois régions françaises, ces conventions font leur arrivée en Occitanie. Deux ont déjà été signées dans les Hautes-Pyrénées et la première du département de la Haute-Garonne le sera jeudi 17 février. Elle concerne l'ancien canton de Saint-Béat avec les communes de Marignac, Cierp-Gaud, Saint-Béat-Lez, Lourde et Fos. Cinq communes, cinq écoles et quelques 200 élèves.
"C'est une bouffée d'oxygène pour un territoire comme le nôtre", explique Anne Changeux, maire de Saint-Béat. "Par exemple, telle école dont la commune ne dispose pas de terrain de foot pourra venir dans celle qui en a un. Telle enseignante férue d'arts plastiques pourra intervenir dans une autre école que la sienne. Avec une mutualisation des moyens, nous pouvons devenir plus attractifs".
Lors de la préparation de cette convention avait été demandée l'assurance qu'aucune suppression de postes n'intervienne sur ce territoire pour les trois années à venir. Ce vœu sera-t-il réalisé ? A Marignac, par exemple, une classe menacée de fermeture l'an passé a finalement été maintenue mais le maire, André Campagne, sait que dans ces territoires, tout est plus difficile qu'ailleurs. "On souffre énormément, c'est parfois très compliqué. Ce qu'apportera concrètement cette convention, nous ne le savons pas encore dans le détail. Mais c'est une bonne chose, qui qualifie un peu nos écoles et rend notre territoire plus attrayant. Ici, quand les gens veulent s'installer, ils regardent tout, et les écoles avant tout".
A terme, chaque département d'Occitanie devrait compter un territoire éducatif rural. Sont ciblés les bassins fragilisés par leur situation géographiques : campagne, montagne et petites villes très éloignées des grands centres urbains.