Siam, une mère de famille toulousaine a été verbalisée sur une plage à Cannes pour avoir porté son voile. Le maire de la ville avait pris il y a quelques semaines un "arrêté anti-burkini" déguisé. Le port du voile islamique à la plage est pourtant tout à fait légal.
Un voile n'en cache pas forcément un autre. Siam, une mère de famille toulousaine en vacance à Cannes a été verbalisée le 16 août dernier sur la plage pour sa tenue alors qu'elle était vêtue d'un legging, d'une tunique et coiffée d’un voile." J'étais assise sur la plage avec ma famille. Je portais un foulard classique, un hijab fleuri. Trois policiers sont venus vers moi car je portais une tenue pas correcte ", a-t-elle expliqué à l’AFP.
Le maire LR de la ville, David Lisnard avait pris un arrêté fin juillet interdisant " l’accès aux plages et à la baignade à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité, respectant les règles d'hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime ".
" Je n'étais pas là pour faire de la provocation, je n'avais pas l'intention de me baigner ", ajoute la jeune femme, qui aurait refusé de payer l'amende de 11 euros. Les policiers ne lui auraient toutefois pas demandé de quitter les lieux.
Le maire de Cannes défend pourtant les policiers et dit ne pas avoir " de raison de douter du fondement du PV dressé sur la base stricte de la réglementation ".
" Les femmes qui ont un simple voile (...) ne sont pas verbalisées à Cannes", s’est-il défendu à l’AFP. " Si cette femme estime qu'elle a été injustement verbalisée, ce qui peut hélas toujours arriver dans beaucoup de domaines, il faut qu'elle conteste", a-t-il ajouté, dénonçant un buzz orienté et dangereux.
La version de la mère de famille a en tout cas été confirmée par une témoin de la scène, Mathilde Cousin qui raconte que " des gens criaient (à la mère) rentre chez toi !, certains applaudissaient la police. Pendant ce temps-là, sa fille pleurait ".
Une confusion gênante entre plusieurs vêtements
Au moment de la prise de l’arrêté, la mairie avait expliqué qu’il ne s'agissait "pas d'interdire le port de signes religieux à la plage (...) mais les tenues ostentatoires qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre".Le port du hijab dans un lieu public n’a rien d’illégal. Seuls le port de signes religieux distinctifs à l’école est interdit par la loi d’octobre 2010.