Le conseil municipal de Toulouse a voté ce vendredi la vente de la caserne Vion. Ce bâtiment colossal, à l'architecture remarquable, a vu passer plusieurs générations de pompiers en un demi-siècle. Pour les soldats du feu, baisser le rideau de cette caserne sera douloureux.
Quatre-vingt-cinq appartements, une halle en béton, un amphithéâtre, une piscine, une fosse de plongée... l'architecture de la caserne Vion est monumentale. Et les souvenirs des pompiers toulousains n'y sont pas moins colossaux.
Construit en 6 ans, entre 1966 et 1972, ce bâtiment a vu évoluer plusieurs générations de soldats du feu. Une histoire qui prendra fin d'ici deux ans puisque la mairie de Toulouse a voté ce vendredi matin la vente de ce "monument remarquable du XXe siècle".
Une réorganisation à l'échelle départementale
Le SDIS de la Haute-Garonne souhaite en effet améliorer son maillage du territoire avec la construction de 5 nouvelles casernes. Un projet qui vise à réduire les délais d’intervention, et dans lequel la fermeture de la caserne Vion a été actée.
" On comprend qu'il y avait besoin de réorganiser les casernes au niveau départemental mais c'est très douloureux de savoir que Vion va fermer définitivement. Il y a des pompiers qui ont vécu ici pendant 40 ans. Moi j'y ai tout appris et je suis extrêmement fier d'en faire partie", explique Sylvain Pradère, officier à la caserne Vion.
Une fierté largement partagée par l'ensemble de ces collègues. Car la caserne Vion a longtemps été une des plus importantes de France avec plus de 11 000 interventions réalisées chaque année.
" Il faut imaginer qu'ici des familles ont vécu pendant des années. Nous avons tant de souvenirs. De moments heureux comme difficiles, ajoute l'officier.
Nous avons vécu AZF, les attentats de Merah et tant d'autres évènements qu'il est très difficile de tourner la page.
Sylvain Pradère, officier à la caserne Vion
Un patrimoine architectural
Une page d'autant plus difficile à tourner que l'avenir du bâtiment est pour l'instant incertain. La mairie de Toulouse a en effet décidé de vendre ce monument construit par l'architecte toulousain Pierre Debeaux, mais ne sait pas encore quel sera son sort.
Une chose est sûre, certaines parties de la caserne sont classées et ne pourront être détruites. C'est le cas par exemple de la galerie formée de voûtes sur pilotis le long de la cour d'honneur.
Un déménagement colossal
En octobre prochain, les hommes de la caserne Vion déménageront pour s'installer à celle de Carsalade, fraîchement construite.
" En 50 ans de vie, il y a beaucoup de chose qui s'accumulent. Il y a des gens qui sont nés ici, d'autres qui y ont grandi professionnellement. Chaque génération a laissé un peu de soi et nous avons un chantier colossal qui nous attend pour trier, ranger, jeter parfois et réussir à vider les lieux", résume Bruno Doury, chef de centre de la caserne Vion.
Après leur départ, les hommes de Vion seront remplacés provisoirement par ceux de la caserne de Lougnon (Toulouse) qui entamera une phase de rénovation de 18 mois.
Les sirènes de Vion cesseront de retentir définitivement dans deux ans.