La Commission Consultative de l’Environnement de l’aéroport de Toulouse - Blagnac a rendu, mercredi 20 octobre 2021, un avis défavorable à la poursuite de l’expérimentation. Les associations attendent désormais la décision de la préfecture.
Mercredi 20 octobre, dans l’après-midi, une réunion de la Commission Consultative de l’Environnement (CCE) de l’aéroport de Toulouse-Blagnac s’est tenue. A l’ordre du jour, un vote sur la poursuite ou non de l’expérimentation des nouvelles trajectoires de décollage des avions au nord de Toulouse. Après des débats animés, la CCE a voté contre la prolongation du projet. Un avis consultatif qui n’officialise en rien la fin de l’expérimentation.
Ce n’est “ni une victoire ni une défaite” pour Jean-Marc Sanchez, président de l’association Daux Environnement, mais plutôt “un nouveau départ”. “Il faut travailler sur ces trajectoires au nord pour que personne ne soit lésé, en reprenant les choses calmement. Pour cela, il faut intégrer les populations en amont de l’expérimentation et prendre en compte les paramètres qui ont dû évoluer."
Nuisances sonores et pollution atmosphérique
Retour en arrière. Depuis le 23 mai 2019, une modification de la trajectoire aérienne au départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac est expérimentée. Le but ? Diminuer les nuisances sonores et limiter la pollution atmosphérique notamment dans la commune de Merville. Les avions décollent désormais en direction du nord-ouest et ce changement ne fait pas le bonheur de tous. Daux et ses quelques 2 000 habitants sont désormais en plein dans la trajectoire…
Quelques mois plus tard, des habitants de la commune se réunissent en association. Daux Environnement estime que les riverains ont été mis devant le fait accompli et souhaite connaître les tenants et les aboutissants de cette expérimentation. “On sait que nous aurons des nuisances, mais le but, c’est qu’elles soient diminuées au maximum”, avance Jean-Marc Sanchez qui regrette le manque de transparence. Il estime également que les données théoriques ne peuvent correspondre aux données réelles, notamment à cause de la baisse drastique du trafic aérien durant la pandémie.
Tous les scénarios sont désormais possibles
Retour à l'ancienne procédure ? Maintien de l'expérimentation actuelle ? Ce sera à la préfecture de prendre la décision. "On espère qu'elle va laisser le dialogue possible. Je suis confiante dans la capacité des populations et des élus à travailler ensemble", explique Chantal Beer-Demander du CCNAAT (Collectif contre les Nuisances Aériennes de l'Agglomération Toulousaine).
Pas de "couvre-feu" nocturne
Enfin, la seconde partie de la CCE a été consacrée au bilan du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE). Pour limiter le nombre de personnes confrontées au bruit nocturne, les associations de riverains ont demandé à ce que soit inscrite au PPBE “la possibilité d’étudier des restrictions du trafic nocturne allant jusqu’au couvre-feu”. La Direction Générale de l’Aviation Civile ainsi que la préfecture “ont mis leur veto aux discussions, d’après le CCNAAT, “malgré la demande formelle de tous les représentants des associations de riverains, de ceux du Conseil départemental et de certains membres de Toulouse Métropole”.