VIDEO - "Il faut tirer" sur les émeutiers, "aligner deux-trois bastos" : les propos polémiques de policiers à Toulouse

Dans une vidéo prise à l'intérieur du PC Sécurité de la police nationale à Toulouse le 12 janvier, on entend une policière prononcer la phrase "il faut tirer" et son collègue "quand je te dis qu'il faut aligner 2-3 bastos" à propos des manifestants. Une enquête est ouverte.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans cette vidéo on ne voit que les écrans des caméras de vidéo surveillance sur l'espace public, pas les gens qui parlent. Mais on entend les commentaires.

La scène se déroule le samedi 12 janvier à Toulouse : ce jour-là, vers 16 heures, la manifestation des Gilets Jaunes dégénère une nouvelle fois mais les affrontements sont d'une rare violence. Des casseurs et des manifestants chargent les forces de l'ordre sur la place du Capitole. 

C'est un véritable corps à corps. 

C'est devant ces images impressionnantes, projetées dans la salle de commandement de l'hôtel de la police nationale, que l'on entend ce dialogue des policiers : 

- Oh la vache les collègues ! Putain ! (voix féminine)
- Ils chargent... Y a du monde là (voix masculine)
- Les enculés ! Tiens y en a un au sol là... (voix masculine)
- Oh putain ! (voix féminine)
- Quelle bande d'enfoirés ! (voix masculine)
- Mais putain mais il faut tirer quoi ! (voix féminine)
- Quand je te dis qu'il faut aligner deux trois bastos (voix masculine)


Voici la vidéo en question, qui a bien, selon nos propres vérifications, été filmée dans le centre de commandement de l'hôtel de police de Toulouse (mettre le son) : 

Elle a été publiée jeudi 31 janvier par... un syndicat de police, ultra-minoritaire, Vigi (ex-CGT Police).

Ce syndicat explique que "les mots des policiers ont dépassé leurs pensées". Qu'ils étaient "émus, surpris, et estomaqués" par ce qu'ils voyaient. Vigi rejette la responsabilité des propos des policiers toulousains sur le gouvernement.
 
Dès sa publication sur Twitter, la vidéo a suscité de nombreuses réactions polémiques. Elle ne va pas, en tout cas, manquer de creuser un peu plus le fossé entre les forces de l'ordre et les manifestants. 
Une enquête ouverte pour violation du secret professionnel et recel...
Contactée par nos soins au sujet de cette vidéo, la préfecture de la Haute-Garonne a indiqué qu'une enquête administrative avait été ouverte pour violation du secret professionnel et recel. Une enquête pour savoir comment cette vidéo a pu "sortir" des locaux du commissariat. En revanche, il ne semble pas que l'enquête porte sur le fonds, les propos tenus par les policiers dans cette vidéo. 

"La Direction Départementale de la Sécurité Publique de la Haute-Garonne confirme qu’une captation illégale d’images et de sons a été faite au sein du Centre de Commandement et d’Information de Toulouse le 12/01/2019, indique la préfecture. Cette vidéo montre des policiers, alors en mission de protection de la mairie de Toulouse dans le cadre du mouvement dit des « Gilets Jaunes » , attaqués et chargés par des manifestants déterminés, voulant gravement porter atteinte à leur intégrité physique.
Cette scène d’une rare violence a provoqué l’émoi des personnes visionnant en direct ces images, se traduisant par des commentaires spontanés.
La Direction Départementale a immédiatement ouvert une enquête administrative pour violation du secret professionnel et recel, afin que toute la lumière soit faite sur ces faits
".
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information